Un tribunal britannique a rejeté la demande du gouvernement américain d’extrader le fondateur de Wikileaks Julian Assange vers le pays pour des accusations liées à l’obtention et au partage illégaux de documents classifiés liés à la sécurité nationale.
Lors d’une audience devant le Westminster Magistrates ‘Court aujourd’hui, la juge Vanessa Baraitser a refusé l’extradition au motif qu’Assange est un risque de suicide et que l’extradition vers le système pénitentiaire américain serait oppressive.
« Je trouve que l’état mental de M. Assange est tel qu’il serait oppressant de l’extrader vers les États-Unis d’Amérique », juge Baraitser m’a dit dans une décision de 132 pages.
Le gouvernement américain devrait faire appel de cette décision.
L’affaire contre Assange est centrée sur la publication par WikiLeaks de centaines de milliers de documents divulgués sur les guerres d’Afghanistan et d’Irak, ainsi que de câbles diplomatiques, en 2010 et 2011.
Les documents comprennent >, selon le ministère américain de la Justice, qui a accusé Assange de conspiration avec Chelsea Manning, une ancienne analyste du renseignement dans l’armée américaine, pour divulguer des informations sensibles liées à la défense nationale.
Un grand jury fédéral en mai dernier inculpé Assange sur 18 chefs d’accusation liés à l’obtention, à la réception et à la divulgation illégales d’informations classifiées, et au complot en vue de commettre une intrusion informatique pour déchiffrer un hachage de mot de passe stocké sur des ordinateurs du département américain de la Défense connectés au Secret Internet Protocol Network (SIPRNet), un réseau du gouvernement américain utilisé pour transmettre des documents et des communications classifiés.
Assange, qui a cherché refuge à l’ambassade d’Équateur à Londres entre juin 2012 et avril 2019 pour éviter un mandat d’arrêt contre lui, a été arrêté l’année dernière après que l’Équateur a retiré son asile diplomatique. En mai 2019, il a été reconnu coupable par un tribunal britannique d’avoir enfreint les conditions de mise en liberté sous caution et condamné à 50 semaines, à la suite de quoi l’acte d’accusation susmentionné a été renvoyé aux États-Unis.
S’il est reconnu coupable, Assange encourt une peine maximale de 10 ans de prison pour chaque chef d’accusation à l’exception de complot en vue de commettre une intrusion informatique, pour laquelle il encourt une peine maximale de cinq ans de prison.
La Fondation américaine à but non lucratif pour la liberté de la presse tweeté, « L’affaire contre Julian Assange est la menace la plus dangereuse pour la liberté de la presse américaine depuis des décennies. C’est un immense soulagement pour quiconque se soucie des droits des journalistes. »