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Après des années d’activité, le fournisseur canadien d’IPTV SmoothStreams a été fermé en juillet par Bell Média, Rogers et les membres de MPA-Canada. Une ordonnance provisoire a été obtenue pour maintenir le service en panne et, entre autres, obliger ses opérateurs présumés à révéler qui d’autre était impliqué dans l’opération. Les deux sont accusés d’outrage au tribunal pour non-conformité présumée.
Lorsque SmoothStreams a disparu hors ligne à la mi-juillet, les abonnés au service ont suivi le cycle habituel d’hypothèses. Des problèmes techniques temporaires à une véritable descente des forces de l’ordre, personne ne semblait savoir quoi que ce soit avec certitude.
Au cours des deux semaines suivantes, une image a commencé à émerger. SmoothStreams avait fait l’objet d’une descente, mais pas dans le cadre d’une action criminelle. Un mois plus tôt, Bell Media, Rogers Media, Disney, Paramount, Columbia et Warner Bros. avaient déposé une plainte pour violation du droit d’auteur auprès de la Cour fédérale du Canada.
Ils allèguent que Marshall Macciacchera et Antonio Macciacchera (fils et père respectivement) sont les propriétaires et exploitants de SmoothStreams.tv et de plusieurs plateformes supplémentaires, notamment live247.tv, StreamTVNow.tv et StarStreams.tv. Selon les plaignants, ces plateformes permettaient aux abonnés d’accéder à de gros volumes de chaînes de télévision et de films en direct, en violation de leurs droits.
Injonction et ordonnance Anton Piller
En plus d’une injonction, les plaignants ont obtenu une ordonnance Anton Piller, un type d’autorisation judiciaire qui leur a permis de perquisitionner des locaux liés aux défendeurs et de saisir des preuves. Ils ont exécuté cela le 14 juillet à trois endroits, saisissant des dizaines de récepteurs et d’encodeurs de télévision, ainsi qu’un certain nombre de serveurs qui auraient été utilisés pour capturer et redistribuer les flux.
Les ordonnances Anton Piller accordent des pouvoirs extraordinaires à ceux qui les obtiennent, mais la coopération des accusés n’est pas garantie, même lorsqu’elle est appuyée par une ordonnance provisoire rendue par la Cour fédérale. Après avoir été présenté avec les documents, Antonio a refusé de les lire, a refusé son consentement à l’exécution de l’ordre et a finalement fait face à une audience pour outrage au tribunal. Le résultat de cela n’a pas encore été annoncé.
Demandes de divulgation d’informations
Selon les archives judiciaires, la conformité de Marshall ne correspondait pas non plus aux attentes des plaignants. L’ordonnance provisoire l’obligeait à divulguer des informations techniques liées à SmoothStreams, y compris la source d’une cinquantaine de flux non autorisés qui sont restés en ligne après les raids. Cela l’a également obligé à divulguer les identifiants de connexion de son ordinateur personnel afin que les preuves puissent être conservées.
Marshall a également reçu l’ordre de révéler des informations sur d’autres personnes impliquées dans l’opération SmoothStreams qui n’avaient pas encore été ciblées. Un tiers inconnu a eu accès au système SmoothStreams lors de l’exécution de la commande et les demandeurs veulent l’inclure dans l’action. Les plaignants ne sont pas satisfaits des réponses du défendeur jusqu’à présent, donc, dans l’état actuel des choses, Marshall fait également face à une audience pour outrage au tribunal, mais pas de si tôt.
Les roues de la justice tournent lentement
Une entrée du tribunal datée du 1er septembre 2022 a demandé aux parties de discuter des motifs spécifiques de l’outrage au tribunal allégué de Marshall. Une réunion de gestion de l’affaire le 29 septembre a appris que les plaignants avaient envoyé « tous les documents pertinents » à la défense.
Ils doivent encore être examinés, mais il a été rappelé aux plaignants qu’il doit y avoir une divulgation complète de toute preuve susceptible de disculper Marshall d’actes répréhensibles présumés. Les plaignants ont accepté de procéder à un examen et de remettre tout matériel supplémentaire d’ici le 14 octobre 2022.
Enfin, les entrées de la Cour révèlent que Marshall peut appeler les plaignants et leurs avocats comme témoins. Au-delà de cela, on pense qu’il cherchera à disqualifier Smart and Biggar, le principal cabinet d’avocats en propriété intellectuelle au Canada, d’agir contre lui une fois l’affaire d’outrage réglée. La Cour lui a fixé la date limite du 14 octobre pour le faire.
Une conférence virtuelle sur la gestion des cas prévue pour le 25 octobre discutera de la programmation de l’audience pour outrage. Il a été conseillé aux avocats d’avoir accès à leurs agendas car cela pourrait ne pas avoir lieu avant mars 2023. Lorsque le étui complet sera entendu sur le fond est actuellement inconnu.
Crédit d’image : MichiT/Pixabay