Google et l’avocat de Melbourne George Defteros sont prêts pour une confrontation devant la Haute Cour d’Australie aujourd’hui sur la question de savoir si le géant des moteurs de recherche est classé comme éditeur ou non.
Points clés :
- M. Defteros a poursuivi Google avec succès en 2020 après qu’il n’ait pas réussi à supprimer un article qu’il qualifie de diffamatoire
- Les deux parties ont fait référence à la décision historique de la Haute Cour de l’année dernière qui a conclu que les médias étaient responsables de commentaires diffamatoires sur leurs pages Facebook.
- Google soutient qu’il ne s’agit que d’un navigateur et qu’il ne s’agit pas d’un éditeur de contenu.
M. Defteros a poursuivi Google avec succès en 2020 pour 40 000 $, après qu’il n’ait pas réussi à retirer une histoire qui, selon lui, l’avait diffamé.
L’histoire a été publiée à l’origine dans le journal The Age et détaille comment, en 2004, M. Defteros avait été accusé de complot et d’incitation au meurtre de personnalités de la pègre, dont Carl Williams.
Mais en 2005, les accusations ont été retirées.
La décision initiale a conclu que l’article avait transmis l’imputation diffamatoire selon laquelle l’intimé avait franchi la ligne d’avocat professionnel pour, à confident et ami, d’éléments criminels.
M. Defteros avait précédemment conclu un accord avec The Age, mais avait poursuivi Google lorsqu’il a continué à diriger les recherches vers l’article via un lien, après que le géant de la recherche eut refusé d’accorder une demande de suppression.
Les soumissions de Google à la Haute Cour ont rejeté l’affirmation selon laquelle le lien vers l’histoire équivalait à une publication.
Aujourd’hui, le tribunal entendra la défense dire que Google n’est qu’un navigateur.
« Tout comme dans le cas d’un appel téléphonique moderne, où l’appelant communique directement avec l’auditeur… sans publication par l’entreprise elle-même », indiquent les soumissions de Google.
Mais les avocats de M. Defteros affirment que Google est un participant actif.
« Le moteur de recherche Google n’est pas un outil passif, tel que la facilité fournie par une compagnie de téléphone », affirment M. Defteros.
Google soutiendra également qu’il dispose d’une défense de privilège qualifiée en common law.
Mais dans leurs observations, les avocats de M. Defteros suggèrent qu’ils diront au tribunal que le privilège qualifié ne s’applique que si la personne qui effectue la recherche a un intérêt légitime dans l’information au-delà des commérages ou de la curiosité.
Ses avocats disent que les règles de common law sur la publication sont claires et qu’il ne devrait pas y avoir de règle spéciale pour les fournisseurs d’hyperliens.
Les deux parties ont fait référence à la décision historique de la Haute Cour de l’année dernière, qui a conclu les grandes entreprises de médias étaient responsables des commentaires publiés sur leurs pages Facebook au sujet de Dylan Voller, un homme du Territoire du Nord.
Traitement de M. Voller en tant que détenu a déclenché une commission royale sur le système de détention des jeunes du Territoire du Nord, après que des images de lui enchaîné à une chaise portant une capuche à cracher ont été révélées par l’émission Four Corners d’ABC.
Les avocats de Google affirment que la décision affirme que le processus dans lequel une affaire diffamatoire est communiquée doit être actif et volontaire, ce qui, selon elle, ne l’était pas.
Mais les avocats de M. Defteros affirment que Google était l’éditeur selon les principes développés par l’arrêt Voller, en facilitant et en fournissant une plate-forme, même s’il n’avait pas l’intention de communiquer l’affaire diffamatoire en question.
« Le résultat de la recherche a incité le chercheur à cliquer sur le lien hypertexte », selon les observations de M. Defteros.
L’audience devrait durer une journée.