30/10/2020 | Transition écologique, récupération et made in France ont été au cœur d’un débat à Bordeaux, lors du World Effect Summit.
A l’occasion du Earth Impact Summit, qui a lieu à Bordeaux ce jeudi 29 octobre, il a été concern du «Made in France» au assistance de la reprise verte. Ainsi, l’ancien ministre Arnaud Montebourg, le président de l’ADEME Arnaud Leroy, le PDG de Cdiscount Emmanuel Grenier et la directrice RSE de Saint-Gobain Lucile Charbonnier ont échangé au Palais de la Bourse à Bordeaux.
Et si le produit français, quel qu’il soit, jouait un rôle à la fois dans la relance de notre pays et dans la transition écologique? C’est en tout cas la conviction d’Arnaud Leroy, président de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). «Nous sommes arrivés à un second où nous construisons des solutions pour l’avenir de notre pays», dit-il. Si la référence à l’enfermement, qui débute ce vendredi, n’est guère masquée, Arnaud Leroy espère une reprise «verte». Selon lui, il est temps d’imaginer l’économie circulaire et l’énergie de demain, tout en protégeant le tissu industriel français et l’environnement.
«La changeover écologique n’est pas une punition, insiste Arnaud Leroy. Cela changera nos modes de vie. Bien sûr, cela détruira des emplois, mais cela les créera aussi ». Pour concrétiser cette conviction, l’ADEME dispose d’outils au assistance des entreprises et des collectivités, comme la plateforme «Agir pour la transition écologique». Cette plateforme permet de nouer des partenariats, de subventionner des projets ou encore de financer des recherches pour réussir au mieux la changeover écologique.
« Le vendeur est responsable du produit jusqu’à la fin »
Parmi les entreprises qui ont bénéficié du soutien de l’ADEME, le géant bordelais du e-commerce Cdiscount. Son PDG, Emmanuel Grenier, témoigne de l’engagement de l’entreprise en faveur de l’environnement. «Si nous voulons allier économie et écologie, cela passe par une sorte de boucle circulaire. De l’expédition à la fin de la vie du produit, nous, les vendeurs, sommes responsables, pas les consommateurs ». Ainsi, le web site e-commerce a repensé son packaging pour gagner de la spot lors du transport. «Avec ces emballages 3D, nous prenons approximativement 30% de location en moins par produit et comblons donc les vides dans nos camions et cela signifie moins de transporteurs sur la route», poursuit Emmanuel Grenier.
Cdiscount s’engage également sur la fin de vie des produits commercialisés par la plateforme. «Plutôt que de jeter un appareil électroménager à la poubelle, nous le récupérons et le donnons à des associations, qui le réparent quand c’est attainable. Si tel est le cas, il est vendu par l’association, sinon il sera démantelé puis recyclé ».
L’innovation et la development au cœur des régions
Cdiscount n’est pas la seule entreprise à avoir intégré la transition écologique comme enjeu de développement. Lucile Charbonnier est Directrice RSE et Développement Durable d’Isover et de Placoplatre, deux filiales de Saint Gobain, spécialiste du logement. «Pour décarboner, l’entreprise essaie de mettre en œuvre ce qu’on appelle l’innovation disruptive: utiliser les moyens dont nous disposons déjà et rechercher pour imaginer l’usine de demain», dit-elle.
Pour le représentant de Saint-Gobain, les territoires doivent être au cœur de la réflexion sur la transition écologique. «Nos usines sont parfois les poumons des territoires où elles sont implantées. C’est pourquoi nous souhaitons développer une filière de recyclage de nos produits, territoire par territoire. Ce serait une hérésie pour nos déchets de traverser toute la France », souligne Lucile Charbonnier. Saint-Gobain a également ouvert en mai deux centres de formation en apprentissage à Lyon et à Paris. «Lorsque vous vous engagez sur une voie as well as respectueuse de l’environnement, la diversité crée de la richesse. C’est la jeunesse actuelle qui vivra cette société, il nous semble usual de l’inclure dans notre réflexion », souligne Lucile Charbonnier.
« L’État ne dispose pas des outils nécessaires pour la décarbonisation »
«Saint Gobain s’est fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone de ses transports d’ici 2050 sans compensation [sans planter d’arbre en retour, NDLR] », Ajoute Lucile Charbonnier. Cette affirmation, par son ambition, fait sourire Arnaud Montebourg. «Si vous y arrivez, ce sera très fort», glisse l’ancien ministre de l’Économie. Selon lui, la France a une carte à jouer sur le vert et uni «made in France». «L’État doit reconsidérer ses ressources. Il a laissé tomber la nation pour traiter la faith européenne. Nous pourrions être des pionniers contre la Chine ou les États-Unis, les as well as gros pollueurs de la planète ».
Selon l’ancien ministre, désormais producteur de miel, le Built in France vert et solidaire passe par un projet fédérateur, une transformation du système économique français. Pourtant, Arnaud Montebourg voit un problème: la crise sanitaire qui mine l’économie depuis mars. «L’investissement représenté par la changeover écologique est énorme. Pour le instant, nous n’avons pas les ressources financières ou humaines pour nous lancer dans cette voie. Nous devons remplir les conditions ».
Par Yoan Denéchau
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