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Malgré les recommendations du président de la République, Frédéric Le Fave ouvrira son magasin JouéClub ce vendredi matin, furieux que les règles ne soient «pas les mêmes pour tout le monde».
«Je suis un drôle de révolutionnaire moi. Je demande simplement que nous soyons autorisés à travailler ». Frédéric Le Fave est un patron en colère, déterminé à mener à bien sa démarche. «Si les gendarmes viennent demain matin, je les saluerai avec politesse et courtoisie. Mais si je dois être verrouillé, je serai verrouillé. Même si j’espère ne pas y arriver », explique le propriétaire du magasin JouéClub de Ploumagoar.
Ce vendredi matin, le chef d’entreprise et ses six employés ouvriront le magasin de 800 m2 à 9 heures. Malgré l’enfermement. Malgré les guidance d’Emmanuel Macron. Malgré l’arrivée doable de la law enforcement. « Je peux comprendre le problème de santé, mais les règles doivent être les mêmes pour tout le monde. » Dans son viseur: hypermarchés, Amazon ou Cdiscount. «Quant au premier confinement, tant que nous sommes fermés, ils continueront à vendre des jouets», déplore Frédéric Le Fave.
Entre 200 000 et 250 000 € de pertes?
«Nous avons fait tout ce qui nous était demandé. Nous avons respecté les gestes barrières, investi dans les masques et le gel. Et sommes-nous responsables du développement du virus? », Agace le patron de JouéClub qui réalise généralement 60% de son chiffre annuel entre novembre et décembre.
«Ce qui sera dépensé sur le World wide web et dans les supermarchés en novembre, je ne vais pas me rattraper. Depuis quatre mois, nous avons réussi à compenser les pertes liées au leading confinement. Mais si je reste fermé pendant les quatre prochaines semaines, les conséquences seront graves », poursuit le chef d’entreprise qui évalue le manque à gagner entre 200 000 et 250 000 €.
« Je ne supporte pas le chargement des dés »
Frédéric Le Fave insiste: «À un minute donné, il faut dire stop. Concurrence, je l’admets et je suis pour. Mais je ne supporte pas que les dés soient chargés à l’avance ». Ce jeudi matin, le chef d’entreprise a exprimé sa colère au député Yannick Kerlogot. Ce dernier lui a répondu de l’Assemblée nationale. « Entendant la colère » du commerçant, le parlementaire LREM lui a également « demandé de reconsidérer sa décision ».
« Nous sommes plusieurs députés à plaider pour le minute pour que les supermarchés ne puissent vendre que de la nourriture … et rien d’autre », a fait valoir l’élu. «Si jamais c’était le cas, je reviendrais peut-être à ma place. Même si cela ne résoudra en aucun cas le problème d’Amazon et de Cdiscount », conclut le vendeur de jouets en colère.