Court SuprèmeLes rippers YouTube sont considérés comme la plus grande menace de piratage pour l’industrie de la musique, et les maisons de disques font de leur mieux pour les arrêter.

En 2017, YouTube-MP3, le plus grand site d’extraction au monde à l’époque, a fermé ses portes après avoir été poursuivi en justice, et plusieurs autres ont suivi volontairement.

Un groupe de sociétés de musique espérait réaliser la même chose avec FLVTO.biz et 2conv.com. Le propriétaire russe des sites, Tofig Kurbanov, a été traduit en justice aux États-Unis en 2018, accusé d’avoir facilité une violation massive du droit d’auteur.

Rejet rapide et appel

Les compagnies de musique espéraient une victoire rapide, mais elles ont obtenu le contraire. Kurbanov a riposté et avant que les questions de droits d’auteur ne soient discutées, la plainte a déjà été rejetée.

Un tribunal fédéral de Virginie a statué que les sociétés de musique n’avaient pas de compétence personnelle car les sites étaient exploités depuis l’étranger et ne ciblaient ni n’interagissaient «délibérément» avec les utilisateurs américains.

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Les compagnies de musique n’étaient pas satisfaites de la décision et ont fait appel de la question devant la Cour d’appel du quatrième circuit, avec succès. La cour d’appel a estimé que les faits étaient plus que suffisants pour conclure que Kurbanov menait délibérément des affaires aux États-Unis, en particulier dans l’État de Virginie.

Requête à la Cour suprême

Le résultat de l’appel a été une déception pour Kurbanov et son équipe juridique. Ils sont convaincus que le tribunal de district avait raison et ont signalé plusieurs décisions de juridiction apparemment contradictoires dans les tribunaux américains.

Pour plus de clarté, ils ont décidé de porter l’affaire devant la Cour suprême. Cette semaine, les avocats de Kurbanov ont officiellement déposé leur pétition qui décrit le problème en cours, ainsi que les questions auxquelles ils souhaiteraient voir des réponses.

Plus précisément, Kurbanov demande à la Cour suprême si ses droits à une procédure régulière sont violés lorsqu’il est soumis à la juridiction d’un tribunal américain, simplement parce que ses sites Web y sont fréquemment utilisés. En outre, si des transactions mineures basées sur Internet et initiées par Internet sont suffisantes pour justifier la compétence.

Précédents conflictuels

Ces questions de compétence ne sont pas nouvelles. Il existe plusieurs précédents issus de cas similaires, mais bon nombre d’entre eux sont contradictoires. Selon la pétition, les tribunaux inférieurs sont profondément divisés sur certaines questions fondamentales.

Par exemple, les décisions des quatrième, cinquième, huitième et neuvième circuits contredisent les septième et dixième circuits sur la question de savoir si l’utilisation de contacts «purement virtuels» suffit à justifier la compétence personnelle. Ceci est particulièrement important pour les cas liés à Internet comme celui-ci.

Il existe également un désaccord sur la question de savoir si le fait d’avoir un agent DMCA enregistré soumet un exploitant de site à la compétence d’un tribunal américain, comme l’a conclu le tribunal du quatrième circuit dans cette affaire.

«Le quatrième circuit a estimé qu’il était juridiquement pertinent que les sites Web désignent un agent du DMCA américain pour recevoir les plaintes pour infraction. Cette décision est en contradiction avec les décisions d’autres circuits, d’autres comités du quatrième circuit et de cette Cour, qui ont tous jugé que la nomination d’un mandataire pour la signification du procès n’est pas pertinente », indique la pétition.

Blocage géographique

Un autre problème très controversé concerne le géoblocage. La Cour d’appel du quatrième circuit a estimé que puisque FLVTO.biz et 2conv.com n’ont pas réussi à bloquer les visiteurs américains et ont permis aux annonceurs de cibler géographiquement les citoyens américains, la juridiction est justifiée.

C’est une conclusion dangereuse, note la pétition. Selon la même logique, un citoyen américain pourrait être soumis à la juridiction d’un tribunal chinois s’il ne parvient pas à bloquer les visiteurs chinois.

«S’il est autorisé à se présenter, cela soumettra les exploitants de sites Web à une juridiction personnelle dans chaque endroit où leur site Web est accessible, que le défendeur ait expressément visé son comportement sur le forum ou qu’il ait autrement les contacts minimaux requis par la Constitution», explique la pétition.

En raison du manque de clarté et du désaccord entre les différents tribunaux, Kurbanov espère que la Cour suprême se chargera de la question. Ces questions se posent dans de nombreux cas et pourraient avoir des conséquences étendues, une décision détaillée serait donc la bienvenue.

La clarté est nécessaire

Evan Fray-Witzer, l’un des avocats représentant Kurbanov, espère que la pétition sera accordée. Pas seulement pour son client, mais pour résoudre l’incertitude juridique actuelle pour tous les exploitants de sites Web.

«Si vous exploitez un site Web populaire, vous êtes soumis à la juridiction partout – et partout – où les gens accèdent au site Web. Et ce n’est pas un précédent que quiconque devrait vouloir défendre, car si Kurbanov peut être traîné en justice ici depuis la Russie, alors tout citoyen américain qui crée un site Web populaire peut s’attendre à être traîné en justice n’importe où dans le monde », dit Fray-Witzer.

L’avocat invite les sociétés de musique à se joindre à leur demande. Bien qu’ils soient du côté opposé de l’argumentation, ils peuvent également bénéficier d’une plus grande clarté.

«Si les maisons de disques sont si sûres que le Quatrième Circuit a bien répondu à cette question, alors elles devraient avoir hâte que la Cour suprême se saisisse de l’affaire. Nous les invitons à se joindre à notre pétition et à demander à la Cour suprême de se prononcer sur ces questions de compétence cruciales. Mais je ne retiens pas mon souffle pour qu’ils le fassent.

Une copie de la demande de bref de certiorari, soumise à la Cour suprême des États-Unis, est disponible ici (pdf).

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Berthe Lefurgey
Berthe Lefurgey est une journaliste chevronnée, passionnée par la technologie et l'innovation, qui fait actuellement ses armes en tant que rédactrice de premier plan pour TechTribune France. Avec une carrière de plus de dix ans dans le monde du journalisme technologique, Berthe s'est imposée comme une voix de confiance dans l'industrie. Pour en savoir plus sur elle, cliquez ici. Pour la contacter cliquez ici

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