Un leader politique indépendantiste catalan a accusé le gouvernement espagnol d’espionner sur son téléphone portable.
Roger Torrent, président du parlement catalan, s’est exprimé après que les détails de l’espionnage présumé ont été révélés dans une enquête conjointe des journaux Guardian et El Pais.
M. Torrent a déclaré que c’était la preuve « d’espionnage politique contre des opposants politiques » en Espagne.
Madrid a nié les allégations.
Les journaux Guardian et El Pais ont rapporté que M. Torrent avait été averti que son téléphone avait été ciblé l’année dernière en utilisant Pegasus, un logiciel espion fabriqué en Israël.
Les fabricants de l’outil disent qu’il n’est vendu qu’aux gouvernements pour traquer les criminels et les terroristes.
M. Torrent a été averti du logiciel espion par des chercheurs travaillant avec WhatsApp.
S’exprimant mardi, M. Torrent a appelé à une enquête complète sur ce qui s’est passé.
« C’est la première fois que nous avons une confirmation concrète de ce que beaucoup d’entre nous savaient et dénonçaient … Nous savions que des pratiques illégales étaient dirigées contre la cause de l’indépendance. Nous avons maintenant certaines preuves », a-t-il dit.
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Le bureau du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a nié les accusations.
Une porte-parole a déclaré à l’agence de presse AFP que le gouvernement ne savait pas que M. Torrent et un autre ancien législateur catalan « avaient été victimes d’une attaque de piratage via leur téléphone portable ».
« En Espagne, toute intervention concernant un téléphone mobile se fait toujours légalement », a-t-elle déclaré.
La quête d’indépendance de la Catalogne a plongé l’Espagne dans sa plus grande crise politique en 40 ans. La région a vu son autonomie suspendue pendant près de sept mois par Madrid après une tentative ratée de se séparer en 2017.
En octobre de l’année dernière, la Cour suprême espagnole a condamné neuf politiciens et militants catalans à des peines de prison allant de neuf à 13 ans pour cette candidature à l’indépendance.