La division Seprona de la Guardia Civil, chargée d’enquêter sur les crimes potentiels liés à l’environnement, a remis un rapport accablant à la cour d’instruction de Palma qui envisage allégations de « décharges irrégulières » des stations d’épuration dans la baie de Palma.
Le rapport analyse l’impact des rejets sur le fond marin et sur les herbiers de posidonies ainsi que les procédures disciplinaires à cet égard. La conclusion est l’une des passivité institutionnelle.
L’enquête Seprona a impliqué des plongées pour évaluer les dommages causés par les rejets non traités des usines exploitées par l’agence de services municipaux de Palma, Emaya. Entre 1989 et 2012, il y a eu une réduction estimée de 205 hectares dans les prairies de posidonies dans la partie ouest de la baie, où se trouve l’exutoire de Torrent Gros.
Cet impact a continué. Les plongées de membres de l’unité subaquatique de la Guardia Civil en 2019 ont établi qu’il y avait eu « dégradation importante du fond marin, en particulier autour de l’infrastructure des déversements. « Par exemple, à une profondeur de quinze mètres, il n’y avait qu’une accumulation de plantes mortes.
Les archives d’Emaya indiquent qu’il y avait plus de mille rejets non traités entre 2003 et 2014 et 220 autres épisodes de 2014 à 2018. Ceux-ci ont généré le risque «de graves atteintes à la qualité de l’eau et à la santé des baigneurs».
En ce qui concerne les possibles procédure disciplinaire à la suite de déversements d’eaux usées dans la partie ouest de la baie, Seprona observe qu’il n’y a aucune trace d’un quelconque amorçage. La direction de l’organisation territoriale du ministère régional de l’Environnement a entamé « aucune procédure disciplinaire » contre Emaya pour déversement en mer. Le rapport ajoute que cette direction a cherché à coopérer avec Emaya pour trouver des solutions aux incidents et aux déficits de documentation afin de « légaliser le rejet en mer par l’émissaire du Torrent Gros ».
Le ministère de l’environnement soutient que l’objectif a été d’améliorer l’assainissement et le bon état du milieu marin au lieu d’augmenter le conflit entre les administrations et d’engager des procédures de sanction.
Le rapport poursuit néanmoins en indiquant que la direction était « parfaitement consciente que les rejets d’eaux usées insuffisamment traitées entraînent graves dommages à la posidonie« , qui est désormais protégée par la législation régionale. Seprona dénonce également une » discrimination « de la part du ministère de l’Environnement. Bien que les déversements d’Emaya n’aient pas été sanctionnés, le ministère a agi dans les cas de lieux situés dans des zones naturelles protégées ou faisant partie de la Red Natura 2000 (réseau nature).
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