Par Pedro Pablo Cortés
Mexico, 20 juin (EFE).- La célébration dimanche de la Journée mondiale des réfugiés 2021 a servi à rappeler aux Mexicains que leur gouvernement a été inondé de plus de demandes d’asile au cours des cinq premiers mois de cette année qu’en 2020.
Comar, l’agence nationale pour les réfugiés, avait reçu 41 195 demandes au 31 mai, contre 41 179 au cours des 12 mois qui se sont terminés le 31 décembre 2020.
Alors que le total de l’année dernière a été limité par Covid-19, l’accumulation de janvier à mai 2021 est 68% plus élevée que les 24 551 demandes déposées au cours des cinq premiers mois de 2019.
« Le Mexique devient de plus en plus un pays d’accueil où nous constatons des chiffres qui vont dépasser le record historique de 80 000 réfugiés », a déclaré à Efe Marcos Tamariz, chef de mission adjoint au Mexique, au Honduras et au Guatemala pour Médecins sans frontières.
À la fin de l’année dernière, le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile honduriens, guatémaltèques et salvadoriens sur le sol mexicain s’élevait à 78 600, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés dans un nouveau rapport, Tendances mondiales : déplacement forcé en 2020.
En d’autres termes, 14% des près de 550 000 personnes déplacées de ces trois pays – connus sous le nom de Triangle du Nord – ont choisi de demander l’asile au Mexique
« Alors que la destination prévue des personnes en déplacement depuis ces trois pays reste généralement les États-Unis, certaines s’installent de plus en plus au Mexique et un nombre beaucoup plus restreint se dirige vers le sud, le Costa Rica et le Panama », note le rapport de l’ONU.
Les demandeurs d’asile actuels au Mexique représentent plus de 78 nationalités, mais seulement six pays – Honduras, El Salvador, Guatemala, Venezuela, Cuba et Haïti – représentent 90 pour cent des demandeurs d’asile, selon les chiffres fournis par Comar.
Le Mexique a exprimé sa volonté d’accueillir une migration « ordonnée, sûre et régulière » et le président actuel, Andres Manuel Lopez Obrador, souligne la nécessité de s’attaquer aux circonstances qui poussent les habitants d’Amérique centrale à fuir leur pays d’origine.
Malgré cela, l’agence de l’immigration INM a déclaré dans son dernier bulletin, publié le 6 juin, qu’elle avait expulsé 42 000 des près de 91 000 migrants sans papiers appréhendés jusqu’à présent en 2021.
Et de nombreux demandeurs d’asile attendent le traitement de leurs demandes dans des situations proches de la détention, a déclaré Tamariz.
Comar a réussi à résoudre un peu plus de 13 000 demandes d’asile depuis le début de l’année, accordant l’asile dans 73 % de ces cas.
Le processus est lent car Comar « ne dispose pas de ressources suffisantes pour répondre à toutes ces demandes », a déclaré à Efe la directrice du groupe Asylum Access Mexico, Alejandra Macias, soulignant que l’agence dépend fortement des financements de l’ONU et de l’ONU. ONG.
« Je pense que l’augmentation (des demandes d’asile) au Mexique est liée aux restrictions qui existent aux États-Unis pour demander le statut de réfugié », a déclaré Macias. « Il y a une bien plus grande possibilité au Mexique pour une personne d’être reconnue comme réfugiée. »
Tamariz a déclaré qu’il espérait que la Journée mondiale des réfugiés serait une occasion de réflexion sur le sort des personnes déplacées.
« C’est le cœur du message de cette année, se rappeler qu’en ces moments de défis particuliers pour le monde entier, nous devons agir humainement envers les plus vulnérables », a-t-il déclaré. EFE
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