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De nouvelles recherches montrent qu’en Europe, les services IPTV pirates génèrent plus d’un milliard d’euros de revenus annuels. Le nombre d’Européens utilisant des services IPTV illégaux a augmenté de 25 % en trois ans, mais la popularité diffère considérablement d’un pays à l’autre. Les services IPTV non autorisés sont les plus demandés par les jeunes.
Ces dernières années, de nombreuses personnes ont annulé leurs coûteux abonnements au câble, optant plutôt pour une télévision Internet moins chère.
Bien qu’il existe de nombreuses options de streaming légales disponibles, il existe également une large offre de services IPTV spécifiquement configurés pour diffuser du contenu, mais sans l’autorisation des titulaires de droits.
1 milliard d’euros de chiffre d’affaires IPTV pirate
Ces services IPTV pirates de haute qualité sont souvent vendus via des abonnements mensuels ou annuels. Au fil des ans, ce modèle d’affaires s’est transformé en une industrie générant de sérieux revenus. Selon un nouveau rapport, les revenus ont dépassé le milliard d’euros en Europe l’année dernière.
La recherche, commandé Audiovisual Anti-Piracy Alliance (AAPA), a été menée par le Centre pour la propriété intellectuelle, la politique et la gestion de l’Université de Bournemouth. Il s’appuie sur les données des titulaires de droits ainsi que sur l’Observatoire européen de l’audiovisuel, qui a produit une étude comparable il y a trois ans.
Les nouveaux résultats montrent une légère augmentation des revenus des services IPTV par rapport à l’étude précédente, passant de 941,7 millions d’euros à 1,06 milliard d’euros. La dépense moyenne pour les abonnements IPTV illégaux est désormais légèrement supérieure à 5 euros par mois.
Fait intéressant, le nombre d’Européens (27 pays de l’UE + Royaume-Uni) qui utilisent des services IPTV pirates affiche une croissance encore plus importante – de 13,7 millions à 17,1 millions – une augmentation d’environ 25 % en trois ans.
Le fait que les revenus aient augmenté plus lentement peut s’expliquer par des coûts d’abonnement mensuels inférieurs. Contrairement à la tendance inflationniste qui prévaut, les abonnements IPTV pirates sont en fait devenus moins chers.
Jeunesse en tête
Il existe de grandes différences dans l’utilisation des services IPTV illégaux entre les cohortes d’âge. La plupart des abonnés sont plus jeunes et parmi les 16 à 24 ans, 11,8 % ont accès à ces services non autorisés.
Les chercheurs notent que le piratage attire davantage les jeunes, car ils ont généralement moins d’argent à dépenser. Les jeunes générations sont également plus habituées à diffuser du contenu et ont généralement une attitude plus tolérante envers le piratage.
« [D]Les différences s’expliquent non seulement par une perception de la propriété intellectuelle et du piratage, mais également par d’autres facteurs tels que le revenu moyen, l’utilisation d’Internet et les habitudes d’écoute de la télévision qui diffèrent considérablement d’un groupe d’âge à l’autre.
« Dans l’ensemble, les jeunes Européens ont une attitude plus tolérante envers les contenus en ligne piratés », ajoutent les chercheurs, faisant référence au dernier tableau de bord de l’UE sur la propriété intellectuelle et la jeunesse publié plus tôt dans l’année.
Différences géographiques
L’ampleur du problème de l’IPTV varie d’un pays à l’autre. Les Pays-Bas et le Luxembourg ont le pourcentage le plus élevé d’utilisateurs d’IPTV pirates, avec respectivement 8,2 % et 7,9 %. En Roumanie et en Pologne, c’est beaucoup moins fréquent avec 0,8 % et 1,5 %.
En chiffres absolus, le Royaume-Uni pose le plus gros problème, avec plus de 3 millions d’utilisateurs IPTV pirates.
L’Allemagne et la France ne sont pas loin derrière avec respectivement 2,5 et 2,4 millions d’utilisateurs. Et bien que le Luxembourg ait l’un des pourcentages les plus élevés de pirates IPTV, cela se traduit par « seulement » 37 561 utilisateurs.
3,2 milliards d’euros de perte de revenus
Le rapport ajoute un nouvel élément en estimant les revenus potentiels que les fournisseurs légaux d’IPTV perdent en raison du piratage généralisé. L’estimation est basée sur les prix d’abonnement légaux et la part d’utilisateurs qui seraient prêts à payer pour des abonnements IPTV.
Cette estimation « disposé à payer » est basée sur les données fournies par les membres de l’AAPA. Cela suppose vraisemblablement un scénario fictif où les alternatives IPTV pirates ne sont pas disponibles. Sur la base de ces chiffres, le rapport estime que les fournisseurs légaux de télévision payante ont subi une perte de 3,2 milliards d’euros l’année dernière.
Commentant les résultats, la vice-présidente exécutive de l’AAPA, Sheila Cassells, note que cette perte affecte également les consommateurs, car moins de bénéfices entraînent moins d’investissements dans l’innovation et le nouveau contenu.
Ce point de discussion sera également communiqué aux législateurs, car l’AAPA utilisera le rapport pour faire pression en faveur de mesures anti-piratage plus efficaces en Europe et ailleurs.
« Face aux défis actuels, les efforts de l’AAPA sont de plus en plus nécessaires pour promouvoir une législation et une application des droits de propriété intellectuelle efficientes et efficaces. Cette recherche agit comme un outil d’information pour sensibiliser les citoyens européens, les décideurs politiques, les forces de l’ordre et l’industrie », note Cassells.
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Une copie du rapport complet de l’AAPA intitulé « Illicit IPTV in Europe » peut être trouvé ici