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San Francisco (AFP)
Les utilisateurs de Twitch, le plus grand site de streaming de jeux vidéo au monde, ont organisé mercredi un débrayage virtuel pour exprimer leur indignation face aux barrages d’abus racistes, sexistes et homophobes sur la plate-forme appartenant à Amazon.
L’ampleur de la manifestation n’est pas claire, mais un site Web TwitchTracker a indiqué qu’il y avait près de 4 000 chaînes de moins en streaming sur Twitch que la moyenne quotidienne de la semaine.
Ces derniers mois, le phénomène des « raids haineux » – des torrents d’abus – a rendu la vie de plus en plus désagréable pour les utilisateurs minoritaires de Twitch.
La manifestation organisée à l’aide du hashtag des médias sociaux #ADayOffTwitch visait à amener Twitch à faire plus pour protéger les streamers contre les attaques.
« Vous ne verrez rien de notre part sur Twitch aujourd’hui », a tweeté l’organisation d’esport @skelpesports. « La plate-forme a un problème de raid haineux et il doit (être) corrigé. »
Un porte-parole de Twitch a déclaré que la plate-forme s’efforçait d’améliorer les outils de protection des comptes contre les abus.
« Nous soutenons les droits de nos streamers à s’exprimer et à attirer l’attention sur des problèmes importants dans l’ensemble de notre service », a déclaré le porte-parole en réponse à une enquête de l’AFP.
« Personne ne devrait avoir à subir des attaques malveillantes et haineuses en fonction de qui il est ou de ce qu’il représente », a ajouté le porte-parole.
Twitch prévoit de rencontrer les streamers avec lesquels il s’associe en tant qu' »ambassadeurs » la semaine prochaine concernant la situation.
« Je vous implore tous de prendre le temps de soutenir le BIPOC et les créateurs marginalisés aujourd’hui », a tweeté l’un de ces ambassadeurs, @AshleyRoboto, en utilisant un acronyme faisant référence aux Noirs, aux autochtones et aux personnes de couleur.
« Je veux que Twitch fasse mieux », a-t-elle ajouté.
Twitch a noté qu’il avait publié une page Safety Center détaillant les outils de protection contre les attaques, et a rencontré le streamer RekItRaven, qui a participé à l’organisation du débrayage virtuel.
« Nous nous sommes précipités parce qu’il ne s’agissait plus seulement de raids haineux, mais des individus ciblés faisaient diffuser leurs informations personnelles sur Twitch », a déclaré RekItRaven à l’AFP.
« Nous avons repoussé la chronologie parce qu’elle est devenue dangereuse », a ajouté le streamer, qui est noir et s’identifie comme un genre non binaire.
Marre des insultes raciales et des messages faisant référence au Ku Klux Klan, Raven a récemment lancé un hashtag Twitter, #TwitchDoBetter.
Le hashtag est devenu un aimant pour les plaintes au cours du mois dernier, en grande partie de la part de joueurs féminins, non blancs et LGBTQ, selon lesquels Twitch ne parvient pas à empêcher les trolls d’Internet de se déchaîner – tout en prenant 50% des revenus des streamers.
© 2021 AFP