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Les mémoires du prince Harry « Spare » se sont vendues à plus de 3,2 millions d’exemplaires dans le monde au cours de sa première semaine de sortie. Cependant, comme aucune entreprise n’a le droit de vendre « Spare » en Russie, le grand éditeur Eksmo-AST – déjà impliqué dans un procès qui accuse YouTube de ne pas protéger les droits d’auteur – entend satisfaire la demande locale en publiant un « retelling » de les mémoires à succès.

Au cours des dernières années, des millions de personnes dans des dizaines de pays se sont continuellement gavées de rumeurs, de spéculations, de désinformation, de désinformation et, en de rares occasions, d’informations réelles concernant le prince Harry et Meghan Markle.

Sachant qu’une couverture multimédia mur à mur 24/7/365 ne suffirait jamais, Penguin Random House (PRH) aurait versé une avance de 20 millions de dollars au prince Harry pour mettre fin à toutes les spéculations, une fois pour toutes, dans un tout nouveau livre.

Sorti le 10 janvier, « Spare » a été un succès immédiat, avec PRH rapportant des ventes mondiales record de plus de 3,2 millions d’unités dans les formats imprimés, numériques et audio – dans sa première semaine en soldes.

Les ventes auraient pu être meilleures

Bien qu’il soit devenu un best-seller numéro un dans plusieurs pays, tous les pays n’ont pas accès à « Spare ». Comme de nombreuses sociétés de divertissement occidentales, l’éditeur Penguin Random House s’est retiré de Russie après son invasion de l’Ukraine l’année dernière. Comme indiqué précédemment, cela a causé d’énormes problèmes pour l’industrie du cinéma et au-delà.

Avec la plupart des contenus occidentaux sans licence ou indisponibles légalement en Russie, de multiples projets de piratage de ce contenu, d’application de licences obligatoires (piratage, en fait) ou de dire bon débarras parce que la Russie n’en a jamais eu besoin de toute façon, sont tous sur la table. Et puis hors de la table, selon l’humeur.

Entre-temps, une grande maison d’édition a trouvé une solution différente.

Appel aux éditeurs étrangers, craintes de piratage

Contrôlant environ 30 % du marché russe, Eksmo-AST est le premier éditeur russe. Un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la société a exhorté les entreprises étrangères à reconsidérer leur boycott des éditeurs russes.

« Je voudrais vous inviter à réfléchir à notre mission : mission des éditeurs, mission des auteurs et mission de la littérature en général. S’agit-il pour vous d’une simple affaire ou s’agit-il avant tout de faire de l’écrit un outil privilégié de compréhension, d’aider les idées humaines à se hisser au sommet de l’agenda mondial ? lit la lettre.

« Au cours des 15 dernières années, ensemble, nous avons presque éliminé le piratage – il existe à peine sous forme imprimée et pas plus de 3% de tous les livres électroniques sont piratés aujourd’hui – tout le contraire de la situation épouvantable que nous avions connue dans le passé. »

Dans le cadre de ses efforts pour garantir le respect des droits d’auteur à l’échelle mondiale, la société du groupe Eksmo-AST, AST Publishing LTD, s’est jointe à un recours collectif fondé sur le droit d’auteur aux États-Unis. Elle accuse YouTube/Google de ne pas en faire assez pour empêcher le piratage, qui porte atteinte aux droits des auteurs sur leurs œuvres littéraires et artistiques.

Avec cette affaire loin d’être conclue et des éditeurs occidentaux comme Penguin Random House toujours réticents à autoriser leurs livres en Russie, Eksmo-AST veillera à ce que le contenu du livre du prince Harry soit toujours publié sur le marché local. La société affirme que la méthode utilisée est tout à fait légale, et pas du tout controversée ou problématique.

Une copie? Plagiat? Non, c’est un « récit »

On ne sait pas si Eksmmo-AST n’a pas encore repéré les quatre copies illégales de « Spare » sur la première page des résultats de recherche Yandex, mais l’éditeur souhaite toujours que l’histoire du prince Harry soit entendue en Russie.

Le média Kommersant rapporte que plusieurs éditeurs russes se préparent à contourner l’interdiction de sortie des best-sellers en Russie en publiant de nouveaux livres au format « саммари ». Grossièrement traduit par « résumé », il ne s’agit pas de copies directes de livres originaux et aucune citation directe n’est utilisée à partir de l’original, insiste l’éditeur.

« Le résumé reflétera les idées clés du livre sans en utiliser des extraits : l’auteur du résumé a lu le livre en anglais et l’a raconté dans sa propre langue », a déclaré le PDG d’Eksmo, Yevgeny Kapiev, à Kommersant.

Les litres de service de livres électroniques et de livres audio proposent déjà une version «abrégé» de «Spare» pour 139,5 roubles (1,86 $) en raison d’une remise de lancement de 50%.

Les deux sociétés semblent s’appuyer sur une loi qui permet aux livres de non-fiction d’être « racontés » et publiés sans enfreindre la loi sur le droit d’auteur. Eksmo a dit TASS cette autorisation des détenteurs de droits d’auteur n’est pas requise pour la rediffusion.

« Une équipe professionnelle a travaillé sur le résumé, le récit reprend les idées principales du livre, sans utiliser d’extraits. Le volume du récit est une feuille d’auteur, pas plus de 15% de l’original », a déclaré le porte-parole.

« Cependant, comme avant, comme toujours, notre groupe d’édition est prêt au dialogue et à la coopération au cas où [the authors] appel. »