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Le Parlement européen examine un projet de résolution exigeant que les services en ligne mettent hors ligne les flux sportifs piratés en 30 minutes. Cela comprend une proposition visant à permettre aux titulaires de droits d’auteur d’agir en tant que signaleurs de confiance. Selon l’eurodéputé du Parti pirate Patrick Breyer, le plan est dangereux car il peut causer d’énormes dommages collatéraux.
Ces dernières années, la Commission européenne a proposé et adopté diverses modifications législatives pour aider à lutter contre le piratage en ligne.
Cela comprend la directive sur le droit d’auteur qui a été adoptée l’année dernière ainsi que la loi sur les services numériques, qui a été officiellement dévoilée en décembre dernier.
Ces lois auront un effet significatif sur la manière dont les services en ligne répondent aux plaintes pour violation de droits d’auteur. Cependant, selon certains, les filtres de téléchargement et d’autres outils d’application généraux ne vont pas assez loin.
La semaine prochaine, la commission des affaires juridiques du Parlement européen votera sur un projet de résolution qui va plus loin. La proposition en question est superficiellement conçue pour faire face au streaming sportif en direct piraté, qui est une épine dans le côté des grandes ligues sportives.
Fenêtre de retrait de 30 minutes
Selon le projet, préparé par le rapporteur Angel Dzhambazki, les organisateurs d’événements sportifs sont confrontés à des défis importants dans l’environnement numérique en raison du piratage. Pour aider à lutter contre ce problème, les services en ligne doivent supprimer le contenu contrefait dès que possible, dans les minutes suivant le début d’un événement.
Plus précisément, cela signifie que la législation actuelle doit être mise à jour pour «spécifier que la suppression du contenu illégal doit avoir lieu immédiatement après la réception de l’avis et au plus tard 30 minutes après le début de l’événement».
Selon certains législateurs européens, cette proposition ne va pas assez loin et plusieurs amendements de compromis ont été négociés pour rendre le langage encore plus fort. Cela inclut l’utilisation de «signaleurs de confiance», qui peuvent agir au nom des titulaires de droits d’auteur.
Ces retraits peuvent être envoyés à des services de streaming tels que YouTube, mais ils peuvent également cibler les fournisseurs d’hébergement. Un système similaire est déjà en place au Royaume-Uni, où les flux sportifs peuvent être supprimés en temps réel, avec l’approbation appropriée du tribunal.
Aucune ordonnance du tribunal n’est requise
La proposition de l’UE n’exige pas nécessairement un contrôle judiciaire et impliquera davantage de parties. C’est quelque chose que les organisateurs sportifs apprécieront, mais cela ouvre également la porte à un surblocage, qui se produit parfois aussi au Royaume-Uni.
La résolution proposée n’est pas bien accueillie par tous les députés. Patrick Breyer, Député européen du Parti pirate, déclare que lui et ses collègues du groupe Verts / ALE voteront contre.
«Ce texte se lit comme s’il avait été dicté par des lobbyistes dans l’industrie des détenteurs de droits, il menace les droits numériques fondamentaux», dit Breyer.
Fenêtre de retrait plus courte que le contenu terroriste
Selon Breyer, la loi sur les services numériques devrait être suffisante pour traiter les problèmes de violation du droit d’auteur en ligne. La nouvelle proposition est trop large et excessivement lourde pour les services en ligne, ajoute-t-il.
«Une exigence de suppression de 30 minutes serait plus courte que ce qui est prévu pour les contenus à caractère terroriste, et en dehors des heures ouvrables, elle serait beaucoup trop courte, en particulier pour les petits fournisseurs non commerciaux.
«Permettre à des groupes d’intérêt privés ayant des intérêts personnels de faire supprimer du contenu sans examen par un tribunal conduirait également à un blocage excessif du contenu juridique», ajoute Breyer.
Breyer informe TechTribune France qu’il avait soumis un amendement demandant la suppression de la nouvelle législation. Ce serait la meilleure solution à son avis.
«Il n’y a pas besoin de la législation spécifique sur les flux sportifs que la résolution demande. Les moyens et instruments existants sont plus que suffisants », déclare Breyer.