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Le fournisseur d’accès Internet Grande Communications a demandé à un tribunal fédéral du Texas d’annuler un verdict du jury qui a accordé 47 millions de dollars de dommages et intérêts pour piratage à plusieurs maisons de disques. Si ce n’est pas une option, le FAI aimerait avoir un nouvel essai. Dans le cas où les deux options ne seraient pas envisageables, Grande prévoit de faire appel de l’affaire de responsabilité pour piratage.
L’automne dernier, plusieurs des plus grandes sociétés de musique au monde, dont Warner Bros. et Sony Music, ont eu gain de cause dans leur procès contre le fournisseur Internet Grande Communications.
Les maisons de disques ont accusé le FAI appartenant à Astound de ne pas en faire assez pour arrêter le piratage des abonnés. Plus précisément, ils ont allégué que la société n’avait pas licencié les contrevenants récidivistes.
L’essai a duré plus de deux semaines et s’est soldé par une victoire retentissante pour les labels. Le jury fédéral texan a statué que Grande était coupable de violation délibérée du droit d’auteur et devait payer aux maisons de disques 47 millions de dollars de dommages et intérêts.
Le juge du tribunal de district américain David Ezra a confirmé le jugement le 31 janvier, comme on peut le voir ci-dessous, mais cela ne signifie pas que Grande a abandonné le combat. Des dépôts judiciaires récents montrent que la société explore plusieurs options pour contester la décision.
Juge ou nouveau jury
Le 27 février, Grande a déposé une requête renouvelée pour jugement comme une question de droit. En termes simples, Grande veut que le juge annule la décision du jury, ce qui peut arriver si les preuves pèsent clairement en faveur de la partie requérante, mais lorsqu’un jury en a décidé autrement.
Grande espère trouver le tribunal de son côté et énumère une variété de lacunes dans les preuves présentées, jetant le doute sur la conclusion du jury.
Selon le FAI, les maisons de disques n’ont pas fourni de preuves suffisantes pour montrer que ses abonnés ont commis une violation du droit d’auteur. Par exemple, il n’y avait aucune copie des 1 403 œuvres originales protégées par le droit d’auteur à comparer aux prétendues copies pirates, et il n’est pas clair si les contrevenants étaient en fait des abonnés Grande, au lieu d’utilisateurs non autorisés du réseau.
Les sociétés de musique n’ont pas non plus démontré que Grande était « volontairement aveugle » à l’infraction alléguée, selon le dossier. La société de suivi Rightscorp a envoyé plusieurs milliers d’avis de piratage, mais le FAI a déclaré qu’il n’était pas convaincu que les avertissements étaient légitimes.
« Au procès, la seule preuve de connaissance réelle était la collection d’e-mails que Rightscorp a envoyés à Grande accusant certaines adresses IP de Grande d’être la source d’activités de contrefaçon », écrit Grande.
« C’était légalement insuffisant parce que les plaignants n’ont présenté aucune preuve que Grande pouvait réellement vérifier l’exactitude des accusations de Rightscorp. En fait, les preuves ont établi de manière concluante que Grande n’avait aucun moyen de savoir si les accusations de Rightscorp étaient vraies.
A qui appartient la musique ?
La motion touche également à plusieurs autres lacunes présumées. Par exemple, le FAI affirme qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour montrer que les sociétés de musique possèdent chacun des 1 403 enregistrements sonores au centre du procès.
Avant le procès, les maisons de disques ont demandé un jugement sommaire qui aurait pu trancher la question de la propriété, mais la demande a été rejetée. Le tribunal a déclaré plus tard qu’il avait déjà statué sur la propriété, mais Grande pense que c’était une erreur.
« Au procès, il n’y avait aucune preuve à partir de laquelle un jury pouvait raisonnablement conclure que les demandeurs détenaient les droits d’auteur sur les 1 403 enregistrements sonores en cause », écrit Grande.
Et après?
Dans l’ensemble, le FAI estime que puisque plusieurs éléments de preuve sont juridiquement insuffisants, cela justifie un jugement dirigé. Alternativement, le procès pourrait être refait si la Cour convient que le verdict du jury va à l’encontre du poids de la preuve ou s’il existe d’autres lacunes ou erreurs manifestes.
« Pour ces raisons, la Cour devrait accorder JMOL en faveur de Grande sur la demande de contrefaçon contributive des demandeurs ou, à titre subsidiaire, accorder un nouveau procès », écrit Grande.
Avec 47 millions de dollars de dommages et intérêts en jeu, les enjeux sont élevés. Si le juge Ezra rejette les deux demandes, Grande dit qu’il fera appel de la décision devant la Cour d’appel des États-Unis pour le cinquième circuit.
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Une copie de la requête de Grande Communications pour un jugement de droit ou un nouveau procès est disponible ici (pdf). L’avis d’appel est disponible ici (pdf).