Drapeau CanadienSelon au moins une évaluation, le Canada est actuellement le troisième meilleur pays dans le monde en général. En ce qui concerne les problèmes de piratage, les principaux titulaires de droits américains placent le Canada parmi les pires.

Dans un rapport au gouvernement des États-Unis, la puissante Alliance internationale de la propriété intellectuelle (IIPA) ne fait pas de mal.

Au nom de la MPA, de la RIAA, de l’Entertainment Software Association (ESA), de l’Association of American Publishers (AAP) et de l’Independent Film and Television Alliance, l’IIPA énumère des dizaines de domaines où le Canada ne répond pas aux normes attendues par les entreprises américaines.

Étant donné que le rapport compte 241 pages, nous nous concentrons sur un sous-ensemble de problèmes liés au piratage en ligne.

Les Canadiens adorent pirater

Citant un rapport de l’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet, l’IIPA affirme que le Canada demeure l’un des principaux marchés pour les œuvres protégées par le droit d’auteur aux États-Unis.

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Selon les rapports, 71 % des Canadiens passent au moins une heure par jour à regarder des émissions de télévision ou des films en ligne. Le marché légal de la vidéo en ligne est en croissance, avec environ 61 % de tous les Canadiens abonnés à Netflix, par exemple. Les Canadiens aiment aussi la musique et, par conséquent, les revenus de la musique enregistrée ont augmenté de 12,6 % en 2021.

Mais ça aurait dû être plus. Beaucoup plus.

« Les preuves persistent, cependant, que le marché numérique du contenu protégé par le droit d’auteur au Canada continue de faire face à des défis pour réaliser son plein potentiel en raison de la concurrence de sources en ligne illicites. En 2022, 22,4 % des Canadiens ont accédé à des services pirates », note le rapport, citant une étude de l’IFPI.

Extraction de flux et autres problèmes

Le rapport indique que les services d’extraction de flux, généralement des sites qui permettent aux utilisateurs de télécharger des fichiers MP3 à partir de YouTube, sont désormais le principal mécanisme de piratage de musique au Canada.

L’IIPA note que les services d’extraction de flux sapent les marchés légitimes à la fois pour le streaming et les téléchargements de musique sous licence, soulignant y2mate.is comme un problème particulier. C’est compréhensible, mais le site cause des problèmes un peu partout dans le monde, pas seulement au Canada.

« Des dizaines de sites Web, de logiciels et d’applications offrant des services d’extraction de flux trouvent un marché avide au Canada », poursuit le rapport.

« L’utilisation des sites peer-to-peer (P2P) reste élevée, avec des sites d’indexation BitTorrent comme Rarbg, The Pirate Bay et 1337x populaires au Canada. Les sites Cyberlocker, tels que Mega, Uptobox, GoFile et Rapidgator, sont également un moyen courant d’accéder illégalement à de la musique enregistrée.

Écosystème de piratage IPTV

L’IIPA affirme que l’écosystème du piratage par abonnement continue de croître au Canada. Les vendeurs et revendeurs de services de piratage IPTV par abonnement, proposant des services de streaming et de VOD de haute qualité, posent des problèmes en termes d’approvisionnement et de consommation.

« Beaucoup de ces services illégaux au Canada ont généré des millions de dollars de revenus, blanchissant souvent l’argent par le biais d’entreprises apparemment légitimes créées uniquement à cette fin », ajoute le rapport.

Les Canadiens sont également « activement impliqués » dans le contournement des mesures de protection technologiques, selon l’IIPA. Le contournement leur permet de diffuser de la télévision et des films en direct sans licence via leurs propres services IPTV pirates, de vendre des flux à d’autres services pour une utilisation au Canada et au-delà, et de fournir du contenu à diffuser sur des sites torrent.

« Il est presque impossible d’exagérer l’ampleur du problème du piratage au Canada », informe l’IIPA au gouvernement américain.

« Imitant l’apparence et la convivialité des services de diffusion en continu légitimes, les sites Web de diffusion en continu contrefaits continuent de dépasser les sites P2P en tant que destination très populaire pour les Canadiens à la recherche de contenu de qualité supérieure en anglais et en français.

Décodeurs configurés contre le piratage, applications contre le piratage

Étant donné que les services légitimes sont touchés par des solutions de rechange non autorisées offertes sur le même marché, le Canada doit faire plus dans un certain nombre de domaines. L’IIPA affirme que les décodeurs, configurés pour les services IPTV pirates ou préchargés avec des applications de piratage dédiées, sont « facilement et largement » disponibles, vendus via des sites Web détenus et exploités par des Canadiens et des magasins de détail traditionnels.

« Les opérateurs de piratage canadiens restent impliqués dans le codage et le développement de modules complémentaires et de packages d’applications Android (APK) contrefaisants qui permettent aux services de piratage par abonnement et au marché de masse [set-top boxes] accéder aux services de streaming sans autorisation », ajoute le rapport.

La police a d’autres priorités

L’IIPA suggère que la GRC, le principal organisme fédéral d’application de la loi au Canada, considère les crimes contre la propriété intellectuelle comme un domaine non prioritaire. On prétend que la GRC transfère les dossiers aux forces de police municipales, qui manquent souvent des ressources « et du mandat stratégique » pour enquêter sur les crimes de propriété intellectuelle ou préparer les dossiers en vue de poursuites.

Pour leur part, les services de police locaux auraient « bien répondu » aux programmes de formation de l’industrie du divertissement, mais selon le rapport, ils sont incapables de lutter efficacement contre le piratage organisé et échouent de plus en plus à suivre les cas détaillés qui leur sont soumis par les titulaires de droits.

Dans deux cas anonymes liés à l’IPTV, les forces de l’ordre locales reçoivent en fait des éloges pour s’être engagées auprès des titulaires de droits. Malheureusement, l’IIPA semble manquer d’optimisme quant au fait que des peines dissuasives concluront ces affaires en cours.

« Peu de ressources sont consacrées aux poursuites des affaires de piraterie ; les procureurs manquent généralement de formation spécialisée dans la poursuite de telles infractions et, trop souvent, rejettent le dossier ou plaident les affaires, ce qui entraîne des peines faibles.

L’IIPA exige une action

Pour plus de détails sur chaque demande de l’IIPA, le document complet est disponible ci-dessous. Le résumé concernant la niche détaillée ci-dessus est le suivant :

– Financer adéquatement les forces de l’ordre fédérales pour lutter contre le piratage
– Financer et fournir une formation spécialisée pour aborder les services IPTV et les outils de contournement
– La GRC devrait travailler avec les forces de l’ordre américaines sur les cas de piratage en ligne
– L’avocat de la Couronne doit poursuivre pénalement les cas de droit d’auteur/contournement
– Renforcer les «incitations légales» pour que les prestataires de services respectent leurs conditions de service
– Encourager les fournisseurs de services à coopérer avec les titulaires de droits américains

IIPA 2023 Special 301 Report on Copyright Protection and Enforcement (pdf)

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Berthe Lefurgey
Berthe Lefurgey est une journaliste chevronnée, passionnée par la technologie et l'innovation, qui fait actuellement ses armes en tant que rédactrice de premier plan pour TechTribune France. Avec une carrière de plus de dix ans dans le monde du journalisme technologique, Berthe s'est imposée comme une voix de confiance dans l'industrie. Pour en savoir plus sur elle, cliquez ici. Pour la contacter cliquez ici

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