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La France s’apprête à adopter une nouvelle approche de la lutte contre le piratage en ligne. Un nouveau projet de loi présenté au Conseil des ministres cette semaine a plusieurs objectifs clés, notamment une «liste noire» de sites pirates, des mécanismes pour gérer les sites miroirs et un nouveau système pour lutter contre le piratage sportif en direct. Un nouvel organisme de régulation sera également formé par la fusion de Hadopi et du Conseil supérieur de l’audiovisuel.

Clé De PirateDepuis plus d’une décennie, l’agence française de lutte contre le piratage Hadopi avait fait la une des journaux dans sa quête pour réduire le partage illicite sur les réseaux peer-to-peer tels que BitTorrent.

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La France est devenue un pionnier du système dit de «réponse graduée» en 2010, Hadopi poursuivant les contrevenants persistants au droit d’auteur en menaçant de les déconnecter d’Internet. Depuis lors, cependant, de nombreux aspects de la scène du piratage ont changé et la France estime que des changements sont nécessaires pour mieux faire face aux menaces d’aujourd’hui.

Projet de loi présenté au Conseil des ministres

Cette semaine, le Conseil des ministres de la France a présenté avec un nouveau projet de loi qui vise à réglementer et à protéger plus étroitement l’accès aux œuvres culturelles à l’ère numérique.

«Très attendu par les professionnels de la culture et de l’audiovisuel, ce texte apporte des réponses concrètes à trois défis majeurs dans le domaine de la communication audiovisuelle à l’ère du numérique: la protection des droits, l’organisation de notre régulation, et la défense de l’accès du public à la cinématographie et les œuvres audiovisuelles qui constituent notre patrimoine », lit-on dans une déclaration du ministère de la Culture.

Les objectifs du projet de loi sont divisés en trois grandes sections, dont deux traitent des questions de piratage – la protection des droits des créateurs et la modernisation de la réglementation.

Protection des droits des créateurs

Un objectif clé du projet de loi est de rendre beaucoup plus difficile pour les sites qui profitent commercialement de la distribution de contenu contrefait de fonctionner librement. Dans le système actuel, l’accent avait été mis sur les internautes français utilisant les réseaux P2P pour partager du contenu, mais avec un glissement vers d’autres technologies, la France voit un besoin de moderniser sa boîte à outils.

«Ce projet de loi renforce ainsi les moyens de lutte contre la contrefaçon sur internet contre le streaming, le téléchargement direct ou l’indexation / liaison de sites Web, qui profitent de l’affichage d’œuvres en violation des droits des créateurs», précise le ministère.

En particulier, le projet de loi verra la création d’un système centralisé de «liste noire» pour bloquer les sites pirates, restreindre leur apparition dans les moteurs de recherche et les empêcher de générer des revenus de publicité, par exemple.

Le projet de loi vise également à mettre en place un système de lutte contre les «miroirs», sites qui contribuent à faciliter l’accès aux plates-formes bloquées dans le cadre de mesures répressives antérieures. En outre, la France souhaite créer un nouveau mécanisme de lutte contre le piratage des événements sportifs en direct, capable de faire face à l’urgence liée à l’interdiction d’accès en temps réel.

Modernisation de la réglementation

En 2019, le ministère français de la Culture a révélé les premiers plans visant à créer une autorité puissante capable de réglementer les communications audiovisuelles et numériques en fusionnant Hadopi avec le régulateur des médias électroniques du pays. Ces plans avancent.

«Pour mettre en œuvre ces nouveaux outils anti-piratage innovants et ambitieux, le projet de loi crée un nouveau régulateur, marquant à la fois la volonté de passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre les sites pirates et d’inscrire cette action dans une politique plus large de régulation des contenus en ligne, »Note le ministère.

Le projet est de fusionner Hadopi avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour créer l’Autorité de régulation de l’audiovisuel et de la communication numérique (ARCOM), une agence dotée de pouvoirs et de compétences accrus sur l’ensemble du domaine du contenu audiovisuel, «que ce soit pour lutter contre le piratage, protéger les mineurs ou défendre le public contre la désinformation et la haine en ligne. »

Le projet de loi va maintenant être discuté par le Parlement français.

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Berthe Lefurgey
Berthe Lefurgey est une journaliste chevronnée, passionnée par la technologie et l'innovation, qui fait actuellement ses armes en tant que rédactrice de premier plan pour TechTribune France. Avec une carrière de plus de dix ans dans le monde du journalisme technologique, Berthe s'est imposée comme une voix de confiance dans l'industrie. Pour en savoir plus sur elle, cliquez ici. Pour la contacter cliquez ici

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