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Le Parlement allemand a adopté une nouvelle législation qui transposera la directive européenne sur le droit d’auteur dans le droit local. Cela inclut l’article 17 controversé qui, selon certains, conduirait à des filtres de téléchargement excessifs. Pour répondre à ces préoccupations, la loi allemande empêche l’utilisation «mineure» et limitée du contenu protégé par le droit d’auteur d’être automatiquement bloquée.
En 2019, le Parlement européen a adopté la nouvelle directive sur le droit d’auteur qui vise à moderniser la manière dont le droit d’auteur est protégé dans l’environnement en ligne.
Après l’adoption de la directive, les États membres de l’UE ont commencé à travailler sur la mise en œuvre du texte dans la législation locale, qui doit être finalisée le mois prochain.
Cela inclut l’article 17 controversé, qui oblige les services en ligne à concéder sous licence le contenu des titulaires de droits d’auteur. Si cela n’est pas possible, ces entreprises doivent veiller à ce que les contenus contrefaits soient supprimés et non téléchargés à nouveau sur leurs services.
De nombreux opposants craignent que ce langage conduise effectivement à de larges «filtres de téléchargement» qui supprimeront plus de contenu que nécessaire. Cette inquiétude a été réitérée par plusieurs experts au fil des ans.
L’Allemagne apprivoise les filtres de téléchargement
Une option pour limiter les dommages serait de mettre en œuvre l’exigence dans la législation locale avec plusieurs précautions. Telle est la direction prise par l’Allemagne.
La semaine dernière, le Parlement allemand a adopté sa version de l’article 17, qui comprend diverses mesures pour éviter un blocage excessif. Une fois signés, les services en ligne devront veiller à ce que les contenus portant atteinte aux droits d’auteur ne soient pas retéléchargés, mais pas sans garder à l’esprit les utilisations légales potentielles.
Comme souligné par Communia, L’Allemagne a introduit le concept selon lequel certains téléchargements peuvent être «vraisemblablement autorisés par la loi». Cela fait référence aux téléchargements qui se qualifient pour une combinaison d’éléments d’utilisation équitable.
‘Vraisemblablement autorisé’
Ces téléchargements «vraisemblablement autorisés» ne doivent pas être bloqués automatiquement s’ils remplissent tous les critères de sélection ci-dessous.
– Le téléchargement doit utiliser moins de 50% de l’œuvre originale protégée par le droit d’auteur
– Le téléchargement doit utiliser l’œuvre protégée par le droit d’auteur en combinaison avec d’autres contenus
– L’utilisation doit être « mineure »
Le terme «mineur» s’applique aux utilisations non commerciales de moins de 15 secondes de vidéo ou d’audio, 160 caractères de texte ou 125 Ko de graphiques. Si l’utilisation d’une œuvre protégée par le droit d’auteur dépasse ces seuils «mineurs», elle peut toujours être qualifiée de «vraisemblablement autorisée» lorsque le téléchargeur la marque comme une exception.
Les titulaires de droits peuvent objecter
Si toutes les conditions sont remplies, le téléchargement ne peut pas être bloqué automatiquement. Cependant, les titulaires de droits d’auteur ont toujours le droit de s’opposer et de demander un nouvel examen à partir de la plate-forme en ligne.
De plus, la classification «vraisemblablement autorisée» ne s’applique pas au contenu qui est toujours diffusé. Cela vise en partie à protéger les titulaires de droits sportifs, qui ne souhaitent pas que de courts extraits d’événements en direct soient disponibles pendant qu’un match est en cours.
La proposition allemande relative à l’article 17 n’a pas encore été promulguée par le président, mais cela devrait se produire bientôt. Il deviendra alors la première mise en œuvre de l’article 17 avec des protections de blocage excessives intégrées, ce qui pourrait servir d’exemple pour d’autres pays de l’UE qui n’ont pas encore transposé le texte dans la loi.