La législation climatique du gouvernement albanais, si elle est adoptée, déclenchera un torrent de litiges militants qui risque de remettre en question le développement économique futur de ce pays.
La semaine dernière, le ministre du Changement climatique et de l’Énergie, Chris Bowen, a présenté une législation qui consacre la contribution nationale du gouvernement à la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat des Nations Unies, qui consiste à réduire les émissions de carbone de 43 % d’ici 2030 et à zéro net d’ici 2050.
En légiférant sur un objectif net zéro, la loi proposée autorisera les groupes verts à militariser la loi par le biais de l’activisme dans les salles d’audience, ce qui sapera davantage le bien-être économique de l’Australie.
Surtout, ce n’est pas une simple spéculation; le précédent est déjà établi.
Dans une décision historique rendue au Royaume-Uni ce mois-ci, la Haute Cour a convenu avec les plaignants militants que le gouvernement britannique n’avait pas expliqué comment ses politiques permettraient d’atteindre les objectifs d’émissions et n’avait donc pas respecté ses obligations légales.
C’était une prise de pouvoir extraordinaire d’un tribunal anglais au pays de la common law et des protecteurs historiques de la souveraineté parlementaire.
Il met en évidence à quel point les effets du net zéro peuvent être profonds et omniprésents sur la loi.
Les tribunaux australiens seront également touchés par la législation sur le net zéro, élargissant la portée des litiges militants visant à retarder et à perturber les projets de ressources critiques.
Utiliser la législation pour entraver le développement est l’objectif déclaré des groupes verts.
Dès 2011, Greenpeace Australie a publié une « proposition de financement pour le mouvement anti-charbon ».
La proposition contenait des idées sur la façon dont les litiges peuvent « arrêter carrément les projets ou les retarder afin de gagner du temps pour construire un mouvement beaucoup plus fort et de puissantes campagnes publiques ».
Greenpeace a également suggéré d’utiliser les litiges pour « augmenter les coûts, augmenter l’incertitude des investisseurs et créer une plate-forme puissante pour les campagnes publiques ».
Ces tactiques ont été très efficaces au cours des deux dernières décennies.
La recherche de l’Institut des affaires publiques estime qu’entre 2000 et 2020, des projets d’une valeur combinée de 65 milliards de dollars ont été ciblés pour être interrompus et annulés par des litiges militants.
Cela a été possible grâce à une caractéristique inhabituelle de la loi sur la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité.
En vertu de l’article 487 de cette loi, un privilège légal spécial est accordé aux groupes verts pour contester l’approbation ministérielle des projets de développement.
Le privilège de l’article 487 est incompatible avec la règle habituelle de common law selon laquelle une personne ne peut intenter une action devant un tribunal que si elle possède un intérêt direct ou important dans une affaire.
Mais le seul intérêt des groupes verts à contester un projet de développement des ressources est qu’ils ne les aiment pas et préféreraient qu’ils ne se produisent pas.
En permettant ce contentieux militant, les gouvernements successifs ont rendu les tribunaux complices de campagnes politiques destructrices.
Dire que ce rôle est inapproprié pour nos tribunaux est un euphémisme.
Les privilèges juridiques spéciaux accordés aux militants pour armer des lois vagues contre leurs opposants politiques constituent un risque fondamental pour l’État de droit.
Avant même que le net zéro ne soit légiféré, certains tribunaux militants ont tenté de revendiquer le pouvoir de bloquer de manière frivole des projets.
Dans une décision rendue l’année dernière, le juge Bromberg de la Cour fédérale a créé une nouvelle règle selon laquelle un ministre fédéral de l’Environnement avait une obligation de diligence envers les personnes âgées de moins de 18 ans pour éviter de leur causer des blessures corporelles en raison de l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone.
Sagement, la décision de Bromberg a été annulée en appel au motif que l’obligation aurait été « incohérente et incompatible » avec la législation existante.
Mais le paysage législatif est sur le point de changer fondamentalement.
Le projet de loi travailliste sur le changement climatique est un document interprétatif majeur qui peut affecter de manière significative la manière dont les approbations en vertu de la loi EPBC sont traitées par les tribunaux.
L’article 5 de la loi sur les décisions administratives (révision judiciaire) permet à une personne de contester une décision ministérielle en tant qu’exercice abusif du pouvoir si le ministre ne « tient pas compte d’une considération pertinente dans l’exercice d’un pouvoir ».
La législation travailliste sur le climat ouvre la voie à des groupes d’activistes pour faire valoir devant les tribunaux qu’un ministre n’a pas examiné si un projet est conforme ou non aux termes de l’Accord de Paris sur le climat.
Les juges devront désormais déterminer si un ministre a suffisamment examiné si un projet respecte les principes inscrits dans l’Accord de Paris sur le climat, tels que de vagues notions d’« intégrité climatique » lorsqu’il envisage des approbations.
La légalité des approbations sera compromise si elles ne rendent pas suffisamment hommage à la « Terre mère », à la « justice climatique », à « l’autonomisation des femmes » et à « l’équité internationale », tous énumérés dans le préambule de l’Accord de Paris sur le climat.
Parce qu’elle est si subjective, la règle du juge Bromberg serait effectivement codifiée dans la législation si la législation travailliste était adoptée.
Cela met en péril chaque projet de développement des ressources proposé en Australie.