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En janvier 2022, les titulaires de droits ont commencé à utiliser une nouvelle loi de blocage de sites introduite par la France, spécifiquement ciblée sur le piratage de diffusion de sports en direct. Au cours des mois suivants, les fournisseurs d’accès Internet ont reçu l’ordre de bloquer des centaines de noms de domaine. Des résultats positifs de la nouvelle législation sont déjà signalés et avec l’action de Google, la répression a pris un sérieux élan.
Au début de cette année, un projet de loi français est entré en vigueur qui a sanctionné la formation d’un nouvel organisme de réglementation.
L’ancienne HADOPI anti-piraterie fusionne avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel, créant l’Autorité de régulation de l’audiovisuel et de la communication numérique (Arcom).
Répression du piratage sportif
Parallèlement à ce changement d’organisation, Arcom a reçu de nouveaux pouvoirs anti-piratage. Il peut commander rapidement des services en ligne pour supprimer des flux sans licence d’événements sportifs en direct, par exemple.
Jusqu’à présent, plus de 700 noms de domaine ont été signalés à Arcom puis bloqués par les fournisseurs d’accès Internet locaux. Selon les autorités françaises, le piratage des sports en direct a été réduit de moitié suite à ces mesures.
La rapidité et l’étendue de la mise en œuvre de ces mesures sont impressionnantes. Le blocage de sites est également courant dans d’autres pays, mais les procédures légales ont tendance à être plus lentes et plus lourdes ailleurs.
Google offre un coup de main
En dessous de Article L. 333-10 du Code du sport, les fournisseurs d’accès à Internet peuvent être condamnés à prendre des « mesures proportionnées » pour prévenir la violation du droit d’auteur. D’autres services peuvent également être invités à prendre des mesures, Google en étant un excellent exemple.
Au cours des derniers mois, Arcom a à plusieurs reprises a envoyé des avis au moteur de recherche, lui demandant de supprimer les domaines sportifs contrefaits de ses résultats de recherche.
Les « requêtes du gouvernement » citent des ordonnances émises en vertu de la nouvelle législation de blocage. Ils ciblent un large éventail de sites de streaming sportif, notamment 4stream.gg, buffstream.io, pirlotv.fr, rojadirecta.me et bingsport.com.
« Il a été constaté que ces services ont pour objectif principal ou parmi leurs objectifs principaux la diffusion du Grand Prix du Championnat du Monde FIM Moto GP 2022 », a déclaré un avis litdemandant à Google de supprimer les noms de domaine.
La nouvelle loi peut être utilisée contre Google mais, à notre connaissance, aucune décision de justice récente n’oblige l’entreprise à agir (Cf.). Cela dit, le moteur de recherche a décidé de se conformer volontairement aux ordres de blocage locaux qui s’adressent aux fournisseurs d’accès Internet, ce qui semble également être le cas ici.
Fait intéressant, Arcom n’est pas la seule partie à demander à Google d’agir. Les titulaires de droits eux-mêmes envoient également des avis au moteur de recherche, parfois avec des noms de domaine similaires.
Par exemple, la semaine dernière, le diffuseur Canal+ a demandé à Google de supprimer plusieurs noms de domaine, citant une ordonnance anonyme du tribunal. Cela inclut 4stream.gg, qui fait partie d’un ordre de blocage antérieur.
Bing ?
Dans le passé, nous avons remarqué que les actions de blocage de Google n’étaient pas suivies par les autres moteurs de recherche. Cependant, lorsque nous avons recherché plusieurs des domaines de sites pirates mentionnés ci-dessus sur Bing, nous n’avons pas non plus obtenu de résultats.
Bing n’est lié à aucune demande spécifique. Il y a un avis au bas de certaines des pages de résultats, indiquant que « certains résultats ont été supprimés », mais on ne sait pas si cela est lié aux demandes Arcom.
Avec ou sans Bing, les autorités françaises et les ayants droit se réjouiront que Google leur donne un coup de main, volontaire ou non. S’il est irréaliste de penser que le piratage sportif peut être totalement vaincu, marginaliser la pratique est déjà une victoire.