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Le fournisseur d’accès Internet Earthlink a conclu un règlement provisoire avec plusieurs cinéastes, pour mettre fin à une poursuite en responsabilité pour piratage en cours. Les titulaires de droits ont accusé l’entreprise de fermer les yeux sur le piratage et ont exigé des mesures de grande envergure, notamment la divulgation de l’identité des pirates présumés. Les termes du règlement restent privés mais peuvent inclure une composante de dommages-intérêts.
Un groupe de cinéastes litigieux, mené par Voltage Pictures, met tout en œuvre pour tenir les fournisseurs Internet responsables du piratage des clients.
Les sociétés cinématographiques détiennent les droits sur des films bien connus tels que « Ava », « I Feel Pretty » et « The Cobbler », qui sont partagés publiquement via BitTorrent. Les poursuites visent à dissuader cette activité.
Ce mois-ci, les cinéastes ont poursuivi AT&T, Comcast et Verizon, accusant les entreprises de fermer les yeux sur le piratage. Ces affaires ont été classées « sans préjudice » la semaine dernière pour des raisons inconnues, mais peuvent être déposées à nouveau ultérieurement.
Lien terrestre
Alors que ces affaires majeures étaient à l’honneur, un procès contre le plus petit FAI Lien terrestre passé largement inaperçu. Cette affaire a été déposée en juin par bon nombre des mêmes cinéastes qui accusent le fournisseur de ne pas avoir agi contre les contrevenants récidivistes.
Les documents juridiques comprennent bon nombre des mêmes allégations. Les titulaires de droits ont envoyé de nombreux avis de piratage au FAI, qui aurait omis de prendre des mesures contre les contrevenants récidivistes pour conserver ses revenus intacts.
« Le défendeur savait que s’il résiliait ou empêchait les abonnés récidivistes d’utiliser son service pour enfreindre, ou le rendait moins attrayant pour une telle utilisation, le défendeur inscrirait moins de nouveaux abonnés, perdrait des abonnés existants et, finalement, perdrait des revenus », lit-on dans la plainte.
Lettre d’avertissement 2020
Le procès n’est pas totalement sorti de nulle part pour Earthlink. En 2020, les cinéastes ont déjà contacté le fournisseur d’accès Internet, se plaignant d’une violation généralisée du droit d’auteur. Ils ont plutôt proposé un accord pour régler l’affaire à l’amiable.
La lettre en question identifiait les adresses IP de plus de 1 100 contrevenants présumés, y compris de nombreux contrevenants à répétition. Dans certains cas, plus de 100 notifications ont été envoyées pour une seule adresse IP, sans aucune réponse significative d’Earthlink.
Les cinéastes ont conclu que le FAI est responsable de ces infractions qui pourraient entraîner des millions de dollars de dommages et intérêts. Cependant, ils ont offert à Earthlink la possibilité d’éviter un procès, à condition qu’il accepte les conditions suivantes.
– Résilier immédiatement les comptes qui ont reçu plus de six avertissements de piratage
– Prendre les mesures appropriées contre les contrevenants récidivistes à l’avenir.
– Payer une partie des dommages de piratage allégués
– Transmettre les coordonnées d’abonné des pirates présumés
Exige le passage au tribunal
Earthlink n’a jamais répondu à cette lettre qui a incité les cinéastes à porter l’affaire devant les tribunaux. Dans une plainte déposée auprès d’un tribunal fédéral de Géorgie en juin, bon nombre des revendications précédentes sont réapparues.
La plainte demande une ordonnance qui impose une politique de résiliation en trois temps pour les pirates présumés, par exemple. En outre, Earthlink devrait bloquer l’accès aux sites pirates connus et divulguer l’identité des abonnés pirates.
Associé à des millions de dollars de dommages potentiels, les enjeux sont évidemment élevés. Cela était également évident pour Earthlink, qui a rejoint la table des négociations cette fois-ci.
Règlement atteint
La semaine dernière, les deux parties ont informé le tribunal qu’un règlement « provisoire » avait été conclu.
Aucun détail sur les négociations de règlement n’a été publié et on ne sait pas s’il y a des dommages-intérêts impliqués. Il est clair, cependant, que le procès sera rejeté si tous les détails sont finalisés.
En conclusion, il convient de noter que les développements dans l’affaire Earthlink sont différents du procès AT&T, Comcast et Verizon. Ces derniers ont été licenciés sans préjudice, sans aucune mention d’arrangement.
On ne sait pas si les cinéastes ont d’autres FAI dans leur ligne de mire, mais ce ne serait certainement pas une surprise.
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