Accueil > Anti-piratage >
Le groupe anti-piratage néerlandais dit qu’il est resté occupé pendant la période de verrouillage du COVID-19. Dans un rapport détaillant ses activités des six derniers mois, le groupe indique qu’en plus de 250 mesures répressives contre les fournisseurs de contenu, il envisage de resserrer le nœud coulant sur les intermédiaires. Ils doivent coopérer davantage s’ils veulent profiter de leur statut de responsabilité limitée.
Fondé avant Napster, BREIN s’est forgé une niche unique dans la lutte contre le piratage.
Il s’attaque non seulement aux petits distributeurs et aux facilitateurs de contenus illicites, mais a également obtenu certains des précédents juridiques les plus importants contre les plus grandes cibles, celles qui resteront dynamiques pour les années à venir.
Pour ces raisons et bien d’autres, il est toujours prudent de garder un œil sur ce BREIN fait. La tenue anti-piratage est aimée par certains et détestée par d’autres mais à tout le moins, BREIN est plus ouvert et pragmatique sur ses activités que d’autres opérant dans le même espace. Et BREIN est toujours occupé, comme le révèle sa dernière mise à jour semestrielle.
Sans surprise peut-être, BREIN commence par une observation concernant le coronavirus, une pandémie qui a touché tout le monde d’une manière ou d’une autre mais les secteurs créatifs peut-être plus que la plupart. En temps normal, de nombreux pirates justifient le piratage de la musique, par exemple en choisissant de soutenir leurs groupes préférés lors de concerts en direct, en payant les frais d’entrée et en achetant des marchandises. Comme le souligne BREIN, dans la plupart des pays, ces options ont été supprimées.
«Les concerts ne sont pas une alternative à la perte de revenus due à la diffusion et au téléchargement illégaux, et certainement pas avec Corona réduisant les revenus des concerts. Le piratage et Corona est un double coup dur », écrit BREIN.
Le monde du cinéma a également été touché. Il n’est pas rare que les gens se plaignent des cinémas surpeuplés avec des collations coûteuses qui profitent des consommateurs, donc un téléchargement gratuit occasionnel est un antidote à cela. Aujourd’hui, cependant, les revenus du cinéma sont partout en train de se faire mal et affectent même l’offre de films frais sur les sites pirates.
Activités d’application de la loi au niveau de la rue
Dans ce contexte, BREIN affirme avoir mené jusqu’à présent près de 250 actions cette année contre ceux qui proposent gratuitement du contenu piraté. Il a également supprimé plus de 765 000 résultats de recherche indiquant un contenu illégal et effectué plus de 1 000 «interventions» sur les sites d’enchères en ligne pour supprimer les publicités proposant du contenu illicite.
BREIN dit que la plupart de ces questions sont réglées à l’amiable, souvent conclues par un accord pour mettre fin à certaines activités. Dans d’autres cas, des règlements financiers sont conclus avec l’indemnisation des frais juridiques. D’autres sujets peuvent voir les avocats de BREIN s’affronter avec des accusés qui veulent se battre, mais finissent par changer d’avis «à la onzième heure» après avoir encouru des frais supplémentaires, selon le groupe.
BREIN envisage également de gérer les téléchargements fréquents et à long terme. Le plan a été diffusé pour la première fois en 2016 et s’il a pris des mesures contre de nombreuses personnes depuis, son «projet de sensibilisation» à grande échelle n’a pas encore vu le jour. Selon le groupe anti-piratage, une annonce à ce sujet sera bientôt disponible.
Activité de mise en application contre les intermédiaires
S’attaquer aux contrevenants à petite échelle est souvent le «pain et le beurre» de nombreux groupes de lutte contre le piratage, mais BREIN a la réputation de sélectionner manuellement certains cas afin de créer des précédents juridiques. Par exemple, c’est le travail de BREIN qui a conduit à une décision définitive de la plus haute juridiction de l’UE selon laquelle les utilisateurs diffusant du contenu sans licence chez eux enfreignent la loi, ce qui était auparavant considéré comme une zone grise. L’illégalité de la vente de décodeurs préchargés a également été confirmée.
BREIN dit qu’il est maintenant engagé dans une action en justice dans le but d’obliger les intermédiaires Internet, qui jouissent actuellement d’une responsabilité limitée, à coopérer davantage dans les questions de lutte contre le piratage, y compris en fournissant des données d’identification sur leurs utilisateurs / clients.
«Les intermédiaires doivent coopérer à l’application, pas seulement en cas de fermeture ou de blocage [services], mais si nécessaire également en fournissant des données d’identification. Les intermédiaires pour les fournisseurs d’offres illégales ou donnant accès à de telles offres doivent également disposer de données d’identification fiables [of users/customers], sinon les «auteurs» peuvent passer ailleurs de manière anonyme », écrit BREIN.
«Si les intermédiaires font revendre leurs services par d’autres – nous l’avons déjà vu presque comme la norme avec les fournisseurs » d’hébergement « néerlandais, qui se présentent donc comme un service » d’accès « ou » en amont « – alors ils doivent obliger leurs parties contractantes à vérifier leur identité par clause perpétuelle des entreprises clientes. »
Restera à voir si BREIN atteindra ces objectifs, mais le groupe a la réputation de persévérer.
En 2010, BREIN est allé au tribunal pour essayer de forcer Ziggo, le plus grand FAI des Pays-Bas, à bloquer The Pirate Bay. Via une ordonnance provisoire, le groupe a déjà réussi à bloquer le site et 258 miroirs et procurations rien qu’en 2019 mais en juin dernier, BREIN a finalement obtenu la décision qu’il recherchait, ouvrant la possibilité d’un blocage plus large aux Pays-Bas.
«Nous avons une stratégie« élémentaire »dans laquelle nous construisons progressivement une jurisprudence qui aide nos mesures d’application. Vous pourrez revenir là-dessus à l’avenir », explique BREIN.
«Nous allons également nous adresser à la plus haute juridiction européenne pour cela, et non sans succès. Cela peut être un processus à long terme. Même si beaucoup a été gagné ces dernières années, non seulement dans le domaine juridique, mais certainement aussi socialement et politiquement, nous sommes loin de là », conclut le groupe.