Maison > Droit et politique >

Cette semaine, la Commission européenne devrait publier sa recommandation pour lutter contre le piratage des sports en direct dans l’Union européenne. Un projet divulgué aux médias le mois dernier a révélé que malgré les appels à l’urgence des titulaires de droits, la CE envisage une période d’examen de trois ans. Dans une lettre envoyée à la présidente de la CE, Ursula von der Leyen, 24 membres du Parlement européen exigent plus d’urgence et un engagement envers la législation.

IptvLes fournisseurs IPTV pirates et les sites Web de streaming offrant un accès à prix réduit ou même gratuit aux retransmissions sportives en direct sont controversés dans le monde entier.

Publicité

Les titulaires de droits affirment que ces plateformes illégales menacent leur activité et doivent être maîtrisées. Dans l’Union européenne, la pression s’est intensifiée sur la Commission européenne pour qu’elle s’attaque de toute urgence au problème, via une nouvelle législation si nécessaire, mais les réponses jusqu’à présent ont laissé les titulaires de droits déçus.

En octobre dernier, plus de 100 titulaires de droits et organisations, dont la MPA, l’UEFA, la Premier League, beIN, LaLiga, la Serie A, Sky et BT Sport, ont déclaré à la Commission européenne que le temps était compté. Trois semaines plus tard, la CE a rejeté les demandes d’instruments législatifs ou de réglementation à l’échelle européenne, mais a promis de proposer une recommandation sur les mesures d’atténuation en vertu de la législation existante.

À la suite de soumissions publiques qui soulignaient principalement les affirmations des titulaires de droits selon lesquelles la législation existante était inadéquate, la CE a commencé à préparer sa recommandation pour lutter contre le piratage. Un projet divulgué aux médias le mois dernier a révélé que les titulaires de droits devront attendre encore trois ans pendant que la situation est surveillée pour changement.

Confrontés à la perspective d’une absence d’action législative avant 2026, les ayants droit ont exprimé leur déception via la Live Content Coalition, bien avant la publication officielle de la recommandation.

Deux douzaines de députés européens formulent des revendications au plus haut niveau

L’Association des services de télévision commerciale et de vidéo à la demande en Europe (LOI) mène la campagne pour le changement législatif au nom de ses membres, dont certains sont des entreprises multimilliardaires à part entière.

Agir

Ce matin, ACT a rendu publique une lettre envoyée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Daté du 28 avril 2023, il fait référence à la recommandation de la CE qui doit être publiée cette semaine ou, plus précisément, au projet divulgué aux médias le mois dernier.

Période de surveillance d’un an

Signée par 24 membres du Parlement européen, la lettre fait suite à une correspondance de mars qui appelait la Commission à « agir de manière décisive, efficace et avec la plus haute priorité contre ceux qui épuisent nos économies créatives ». Une fois de plus, le refus de régler le problème par une législation urgente est mis en évidence comme une préoccupation majeure.

« Comme indiqué précédemment, nous, ainsi que bon nombre de nos collègues, restons déçus que la Commission européenne ait proposé une recommandation malgré les demandes sans ambiguïté du Parlement européen pour un instrument législatif », écrivent les députés.

« Le seul encouragement que cette maison a reçu de la Commission européenne se trouve dans la réponse d’octobre 2022 qui reconnaît que cette question doit être abordée de toute urgence pour permettre un système de contrôle solide et transparent. »

Les députés se disent favorables à la mise en place d’une période de suivi car la production de données de performance incitera « tous les acteurs concernés par la recommandation » à agir. Ce qu’ils ne peuvent pas accepter, c’est que la période de surveillance suggérée, du moins d’après l’ébauche divulguée, soit d’une durée de 36 mois.

« Nous avons pris note dans la presse qu’un projet actuel de recommandation envisage une période d’examen de trois ans. Un délai aussi long ne profitera qu’aux acteurs malveillants au détriment de nos industries créatives et sportives européennes », préviennent les députés.

« Nous encourageons fortement les services de la Commission européenne sous votre autorité à veiller à ce que la recommandation finale – qui sera publiée début mai – comprenne une période d’examen qui ne dépasse pas un an à compter de la publication. »

Les députés demandent au président de la CE de tenir ses promesses

Lorsque la Commission européenne a publié son programme de travail en octobre dernier, elle a assuré que si la recommandation ne produisait pas « les effets souhaités en temps opportun », d’autres mesures seraient prises, « notamment en proposant une nouvelle législation européenne traitant de ce problème important ».

Il n’est pas clair si le projet divulgué a répété ou omis cette assurance, mais les députés insistent sur le fait que, pour éviter tout doute, elle doit apparaître dans la recommandation qui doit être publiée cette semaine.

« Sinon, nos échanges précédents seraient contredits, Madame la Présidente, et la Commission européenne ferait preuve d’un manque de détermination à défendre l’État de droit dans l’Union européenne et à respecter l’engagement de la Commission de veiller à ce que ce qui est illégal hors ligne soit illégal en ligne, » conclut la lettre.

La lettre envoyée à la présidente de la CE Ursula von der Leyen peut être trouvée ici (pdf)

4.7/5 - (40 votes)
Publicité
Article précédent« Trouvez la force » dans le nouvel événement Star Wars de Fortnite
Article suivantQuelle est la différence entre 5G et 5 Gig ?
Berthe Lefurgey
Berthe Lefurgey est une journaliste chevronnée, passionnée par la technologie et l'innovation, qui fait actuellement ses armes en tant que rédactrice de premier plan pour TechTribune France. Avec une carrière de plus de dix ans dans le monde du journalisme technologique, Berthe s'est imposée comme une voix de confiance dans l'industrie. Pour en savoir plus sur elle, cliquez ici. Pour la contacter cliquez ici

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici