Pourquoi est-ce important: Une loi américaine de 1996 qui sous-tend une grande partie du fonctionnement d’Internet aujourd’hui a été confrontée cette semaine à sa dernière contestation devant la Cour suprême. Les législateurs et les grands dirigeants de la technologie ont lutté avec l’idée de l’abroger ou de le réécrire, et un avocat représentant Google a exprimé le dernier avertissement fort sur le sujet.

La Cour suprême des États-Unis a entendu mardi des plaidoiries sur une affaire qui pourrait avoir des ramifications majeures sur le fonctionnement d’Internet. Un avocat de Google a averti que si l’entreprise perdait l’affaire, Internet pourrait devenir très différent et bien pire.

L’affaire Gonzalez contre Google vise à déterminer si YouTube viole la loi fédérale antiterroriste chaque fois que son algorithme recommande à ses utilisateurs des vidéos du groupe terroriste ISIS, élargissant ainsi le message du groupe. Il a été provoqué par la famille de Nohemi Gonzalez, une étudiante américaine tuée lors d’une attaque de l’Etat islamique en 2015 à Paris.

Au cœur du problème se trouve l’article 230 de la Communications Decency Act de 1996, qui stipule que les plateformes Internet ne sont pas responsables du contenu publié par leurs utilisateurs. La législation a fait l’objet d’un examen minutieux au cours des dernières années, car beaucoup disent qu’elle permet la diffusion de contenus haineux et diffamatoires sur les réseaux sociaux.

Les législateurs ont fait pression pour abroger l’article 230, tandis que des leaders technologiques comme Mark Zuckerberg préfèrent qu’il soit réécrit ou modifié. Les défenseurs de la législation affirment qu’il est impossible pour les plateformes de surveiller efficacement chaque élément de contenu que les utilisateurs créent et que quelqu’un pourrait considérer comme offensant ou dangereux.

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YouTube video

L’avocate de Google, Lisa Blatt revendiqué Internet deviendrait méconnaissable sans l’article 230 car les plateformes seraient obligées de filtrer étroitement tout le contenu publié ou de ne rien filtrer du tout, le transformant en un « spectacle d’horreur ». La loi protège les sites contre les poursuites pour publication et suppression de contenu.

Blatt admet que les grandes entreprises comme Google pourraient faire face à un changement aussi radical, mais prévient que les sites plus petits ne le pourraient pas. Elle aussi a dit l’Internet des débuts n’aurait jamais réussi si chaque plate-forme pouvait être poursuivie pour le contenu généré par les utilisateurs.

Cependant, l’avocat de la famille Gonzalez, Eric Schnapper, affirme que cette affaire ne relève pas de l’article 230 car elle concerne l’algorithme YouTube qui recommande les vidéos ISIS, et non les utilisateurs qui les publient. Malgré cette distinction, les algorithmes font partie intégrante du fonctionnement de nombreuses plateformes d’aujourd’hui.

Les juges de la cour ont reconnu l’importance de l’affaire mais ont également admis leur confusion sur le sujet. La juge Elana Kagan a déclaré que les neuf juges ne sont pas les neuf meilleurs experts sur Internet. Le juge Brett Kavanaugh a suggéré que le Congrès, qui a rédigé l’article 230, devrait être l’organe qui le modifie ou l’abroge. Il est possible qu’une opinion sur la loi ne ressorte pas de cette affaire.

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Violette Laurent est une blogueuse tech nantaise diplômée en communication de masse et douée pour l'écriture. Elle est la rédactrice en chef de fr.techtribune.net. Les sujets de prédilection de Violette sont la technologie et la cryptographie. Elle est également une grande fan d'Anime et de Manga.

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