Dans le contexte: Des études ont montré que les enfants, et même les adultes, peuvent être sensibles à l’anxiété et à la dépression provoquées par trop de médias sociaux. Les propriétaires de plates-formes comme Meta, Twitter et Google ont pour la plupart nié le problème ou créé des pansements pour y remédier, comme YouTube Kids ou Instagram Kids. Aujourd’hui, l’une des principales autorités en matière de santé mentale aux États-Unis a finalement pesé après des années de silence.
Mardi, l’American Psychological Association (APA) publié un avis de santé concernant l’utilisation des médias sociaux par les adolescents. L’APA a évité de définir l’utilisation des médias sociaux comme étant « intrinsèquement bénéfique ou nuisible », affirmant plutôt que les effets positifs ou négatifs subis par les jeunes sont plus probablement définis par leurs prédispositions avant de consommer les médias sociaux. En d’autres termes, les médias sociaux renforcent les notions existantes d’estime de soi, amplifiant les sentiments positifs ou négatifs qu’ils ont déjà.
La position de l’APA peut sembler évasive au premier abord, mais elle a également proposé 10 lignes directrices pour aider à garantir que le bien-être des enfants et des adolescents ne soit pas affecté négativement par leur utilisation des médias sociaux. Les recommandations sont quelque peu intuitives et de bon sens, mais forment un cadre général pour au moins aborder le problème de manière réaliste plutôt que la réponse de l’industrie consistant à développer davantage de plateformes de médias sociaux pour les jeunes qui ne les utiliseront probablement jamais.
Il suggère aux parents de guider leurs enfants pour créer des interactions sociales positives avec des pairs ayant des intérêts et des besoins similaires plutôt que de simplement leur permettre de faire défiler les commentaires aléatoires et parfois négatifs d’étrangers sans rien en commun. Les tuteurs doivent également utiliser des techniques de surveillance et des « autorisations/consentement », en particulier au début de l’adolescence (10-14 ans).
L’APA n’a cependant pas imposé l’entière responsabilité de la protection des jeunes sur le dos des parents. Il a mentionné que les propriétaires de plates-formes devraient être tenus responsables de la surveillance des publications nuisibles. Il pointe vers des vidéos décrivant des « comportements illégaux ou psychologiques inadaptés » et du matériel encourageant l’automutilation ou les troubles de l’alimentation. Il indique également que les propriétaires de plates-formes doivent minimiser les publications faisant la promotion de la haine, des préjugés et de l’intimidation.
« Nous sommes en crise ici, et la capacité d’une famille ou d’un parent à gérer cela en ce moment est très limitée », a déclaré le thérapeute en soins comportementaux de Walden, Robert Keane, à la National Public Radio. « Les familles ont vraiment besoin d’aide. »
L’APA affirme que les parents peuvent être plus proactifs en dépistant et en évaluant « l’utilisation problématique des médias sociaux » par leurs enfants.
« Est-ce que cela gêne le sommeil et l’activité physique de votre enfant ? Est-ce que cela gêne son école ou d’autres activités importantes pour son développement ? Ou a-t-il du mal à se détacher des réseaux sociaux ? Est-ce qu’il ment peuvent-ils s’y engager ? » Selon le PDG de l’APA, le Dr Arthur Evans, voici quelques-unes des questions que les tuteurs devraient se poser considérer lors de l’évaluation de l’activité en ligne de leur enfant.
Le domaine des médias sociaux et leur lien avec le bien-être mental et physique est une nouvelle frontière. Alors que de nombreux groupes ont mené des études formelles sur le phénomène, l’APA conclut qu’un effort plus coordonné devrait être appliqué. Il recommande que des «ressources substantielles» soient fournies pour poursuivre la recherche dans le domaine, y compris des études «longitudinales à long terme» sur les jeunes enfants et les populations marginalisées.
Crédit image : Artur Verkhovetsky