TL ; RD : Vous souvenez-vous de l’histoire de la fusée SpaceX lancée il y a près de sept ans et censée s’écraser sur la Lune début mars ? Il s’avère que les astronomes se sont trompés sur une partie de la prédiction : une fusée touchera le paysage lunaire dans quelques semaines, mais elle ne vient pas de SpaceX ; il a probablement été construit par la Chine.
Nous avons appris en janvier que la fusée du deuxième étage du Falcon 9, qui faisait partie de la première mission interplanétaire de SpaceX lancée depuis la Floride en 2015, allait frapper la lune le 4 mars. La fusée n’avait pas assez de carburant pour retourner dans l’atmosphère terrestre et brûler après ce lancement initial, et il « manquait d’énergie pour échapper à la gravité du système Terre-Lune », a écrit le météorologue Eric Berger, le laissant sur une « orbite chaotique ».
Mais l’astronome Bill Gray, qui a identifié ce qu’il croyait être l’objet SpaceX se dirigeant vers la lune, a admis qu’il s’était en partie trompé. La fusée serait désormais 2014-065B, le propulseur de la mission lunaire Chang’e 5-T1 lancée en 2014 par l’agence spatiale chinoise.
Il s’avère donc que la fusée sur le point de frapper la Lune n’est pas celle que nous pensions. Ceci (une erreur honnête) ne fait que souligner le problème du manque de suivi approprié de ces objets de l’espace lointain. https://t.co/JXKpUmEC2X
—Jonathan McDowell (@planet4589) 13 février 2022
L’objet en question a été initialement découvert par le Catalina Sky Survey le 14 mars 2015 et classé comme un possible astéroïde géocroiseur. Gray l’a rapidement identifiée comme la fusée du deuxième étage du satellite Deep Space Climate Observatory de la NASA et de la NOAA, et a récemment annoncé qu’elle toucherait la lune.
Mais Jon Giorgini, ingénieur du Jet Propulsion Laboratory de la NASA a envoyé un e-mail à Gray le 12 février, l’incitant à revoir les données. Il a noté que la trajectoire du vaisseau spatial Deep Space Climate Observatory ne s’approchait pas de la lune, il était donc étrange que la fusée qui le transportait soit réglée pour toucher la surface.
Gray a ensuite examiné les missions spatiales antérieures qui pourraient expliquer l’objet. Le principal candidat était la mission Chang’e 5-T1 qui s’est rapprochée de la lune. Il appelle toujours cela des « preuves circonstancielles », mais « je considérerais cela comme une preuve assez convaincante ».
Peu importe à qui il appartient, les satellites actuellement en orbite autour de la lune, y compris le Lunar Reconnaissance Orbiter de la NASA et le vaisseau spatial indien Chandrayaan-2, devraient recueillir des données précieuses sur le cratère d’impact et les matériaux révélés.
Un peu par coïncidence, la Chine s’est plainte à l’ONU en décembre pour des allégations selon lesquelles les satellites SpaceX Starlink auraient failli s’écraser sur sa station spatiale deux fois au cours de l’année précédente.