Dans le contexte: Intel opère dans l’Union européenne depuis 30 ans, employant environ 10 000 personnes dans les 27 pays membres. Maintenant, la nouvelle division Foundry Services du géant du silicium est en quête d’une plus grande part de l’espace des semi-conducteurs, et sa dernière initiative est une branche de fabrication européenne qui fabriquera tout, des microcontrôleurs aux puces les plus avancées pour téléphones, ordinateurs, serveurs , et l’infrastructure réseau.
Intel a dévoilé l’année dernière un plan ambitieux pour créer une nouvelle branche européenne de fabrication de puces dans le cadre de sa stratégie IDM 2.0. À l’époque, la société avait annoncé qu’elle investirait jusqu’à 80 milliards d’euros (87,5 milliards de dollars) au cours des prochaines années pour construire au moins deux usines dans la région, mais leur emplacement exact restait un mystère.
Aujourd’hui, la société annoncé « Silicon Junction » – la première phase d’un plan pluriannuel agressif visant à étendre et à diversifier ses capacités de fabrication. Le plan commence par un nouveau méga-site de fabrication de pointe à Magdebourg, en Allemagne, ce qui est une autre façon de dire qu’Intel construira un campus de la taille d’une petite ville. Le projet drainera pas moins de 17 milliards d’euros (18,6 milliards de dollars) du fonds d’investissement et reflète de nombreux aspects d’une autre installation d’Intel qui sera construite à Columbus, Ohio.
Le hub allemand accueillera environ 3 000 employés permanents et 7 000 travailleurs temporaires pour l’effort de construction. Mais plus important encore, il jouera un rôle important dans le plan de l’Union européenne visant à réduire sa dépendance aux importations de puces. L’UE s’est fixé un objectif ambitieux d’atteindre une part de marché de 20 % dans le volume de fabrication de semi-conducteurs d’ici 2030, et à cette fin, des entreprises comme Intel pourront puiser dans un énorme pool de subventions de 145 milliards d’euros (158,7 milliards de dollars) de la relance et Fonds de résilience.
Intel prévoit d’innover sur le site de Magdebourg au cours du premier semestre 2023, la production de masse devant démarrer en 2027. Fait intéressant, la société souhaite équiper les deux usines de Magdebourg d’outils de fabrication avancés capables de produire des puces sur une puce inférieure à 3 nm. nœud de processus comme Intel 20A et Intel 18A. Ces puces avancées seront les premières à intégrer la technologie RibbonFET d’Intel, une nouvelle génération de transistors conçus pour les produits de « l’ère Angstrom ».
Les ambitions de Team Blue en Europe ne s’arrêtent pas là. Intel dépensera 12 milliards d’euros supplémentaires (13,1 milliards de dollars) pour agrandir son campus de Leixlip, en Irlande, avec une usine de fabrication supplémentaire, portant l’investissement total dans la région à 31 milliards d’euros (33,9 milliards de dollars) et le nombre d’employés permanents à 6 500.
Au-delà de l’expansion de la capacité du site, Intel prévoit d’équiper la nouvelle usine de fabrication de puces sur un nœud de processus Intel 4, ce qui serait une aubaine pour le rêve d’« autonomie stratégique » de l’UE. L’UE a plusieurs grands projets autour des processeurs RISC-V et des systèmes cloud hyperscale qui pourraient grandement bénéficier d’une chaîne d’approvisionnement locale bien développée de semi-conducteurs avancés.
L’Italie verra également un investissement de 4,5 milliards d’euros (4,9 milliards de dollars) d’Intel sous la forme d’une usine de fabrication qui pourrait démarrer ses activités dès 2025 et créer environ 1 500 emplois permanents.
Suite à l’acquisition pour 5,4 milliards de dollars du fabricant de puces spécialisé israélien Tower Semiconductor, Intel souhaite utiliser le partenariat de ce dernier avec la branche locale de STMicroelectronics pour renforcer la capacité de fabrication des nœuds de processus matures. Cela aurait des implications positives pour les constructeurs automobiles et les industries qui dépendent de puces moins avancées.
De plus, Intel prévoit de dépenser des milliards au cours des prochaines années pour étendre ses centres de recherche et développement en France, en Pologne et en Espagne, qui se concentrent sur les technologies de fonderie, le calcul haute performance, les réseaux de neurones, les graphiques, la technologie audio, etc. Cet effort créera plus de 1 000 emplois supplémentaires dans ces pays.
Le PDG d’Intel, Pat Gelsinger, estime que ces investissements contribueront grandement à la construction d’une chaîne d’approvisionnement plus résiliente pour les semi-conducteurs. Il n’est pas destiné à résoudre la pénurie de puces en cours, mais avec des investissements supplémentaires d’entreprises telles que TSMC, Samsungainsi que les petits fabricants de puces, l’industrie des semi-conducteurs dans son ensemble sera mieux protégée contre les guerres commerciales, les fermetures d’usines et les poussées de la demande.