VANCOUVER (Reuters) – Un agent des frontières qui a participé à l’interrogatoire du directeur financier de Huawei, Meng Wanzhou, a déclaré vendredi qu’il n’avait pas de motifs raisonnables de croire qu’elle aurait dû se voir refuser l’entrée au Canada mais qu’il estimait que le mandat de l’agence des frontières pour la détenir était toujours justifiée.

PHOTO DE DOSSIER: Le directeur financier de Huawei Technologies, Meng Wanzhou, arrive au tribunal après une pause déjeuner à Vancouver, Colombie-Britannique, Canada, le 16 novembre 2020. REUTERS / Jennifer Gauthier

Les avocats de Huawei cherchent à prouver devant un tribunal canadien que l’enquête menée par l’agence frontalière canadienne il y a deux ans à l’aéroport international de Vancouver a abouti à un abus de procédure qui devrait entraîner son extradition vers les États-Unis.

Les procureurs et les témoins de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont rétorqué que l’enquête et l’arrestation de Meng suivaient les procédures habituelles.

Vendredi, l’avocat de la défense Mona Duckett a confronté l’agent de l’ASFC Sowmith Katragadda au sujet d’un document qu’il avait signé, qui comprenait une déclaration selon laquelle il avait des motifs raisonnables de croire qu’elle devrait se voir refuser l’entrée au Canada et qu’elle pourrait donc être arrêtée avec un mandat d’immigration.

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Lorsqu’on lui a demandé s’il avait des motifs raisonnables, Katragadda a répondu: «À l’époque, non, je ne l’ai pas fait.»

Il a rétorqué qu’il n’avait pas choisi le libellé des documents et qu’il croyait que le mandat d’immigration était toujours justifié.

Des représentants de l’ASFC ont déjà témoigné qu’ils craignaient que Meng fuie le pays si la GRC ne l’a pas arrêtée.

Meng, 48 ans, a été arrêtée pour fraude bancaire aux États-Unis, où elle est accusée d’avoir déformé les relations de Huawei Technologies Co Ltd avec l’Iran, exposant l’un de ses prêteurs, HSBC, au risque de violer les sanctions commerciales américaines.

Elle a nié les accusations et a demandé le rejet de son extradition en raison, entre autres, d’une collusion présumée entre les autorités canadiennes et américaines.

En particulier, les avocats de Meng ont affirmé que les autorités canadiennes et américaines ont utilisé les pouvoirs d’enquête supplémentaires de l’ASFC pour interroger Meng sans la présence d’un avocat.

Les agents de l’ASFC ont témoigné que leur enquête n’avait pas été dirigée par des autorités extérieures et qu’elle aurait eu lieu quel que soit le mandat d’arrestation en cours.

L’arrestation de Meng a déclenché un conflit diplomatique entre Ottawa et Pékin.

Reportage de Sarah Berman à Vancouver; Écriture par Moira Warburton à Toronto; Édité par Denny Thomas, Lincoln Feast et Cynthia Osterman

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