VANCOUVER (AFP) – Le combat de la dirigeante chinoise de Huawei, Meng Wanzhou, devant un tribunal canadien contre l’extradition vers les États-Unis (États-Unis) pour faire face à des accusations de fraude et de complot s’est terminé mercredi après près de 1 000 jours de querelles juridiques et de bagarres diplomatiques.
La fille du fondateur et PDG de l’entreprise Ren Zhengfei est accusée d’avoir fraudé la banque HSBC en déformant les liens entre Huawei et Skycom, une filiale qui a vendu des équipements de télécommunications à l’Iran.
Selon le ministère américain de la Justice, cela a mis la banque en danger de violer les sanctions américaines contre Téhéran, car elle a continué à compenser les transactions en dollars américains pour Huawei.
La juge en chef adjointe de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, Heather Holmes, a déclaré qu’elle fixerait probablement le 21 octobre une date pour rendre sa décision.
Meng, 49 ans, vit dans un manoir de Vancouver sous caution qui comprend un couvre-feu et une surveillance électronique, en attendant le résultat de sa procédure d’extradition.
S’il est transféré aux États-Unis pour y être jugé et condamné par la suite, Meng pourrait encourir plus de 30 ans dans une prison américaine.
Lors d’une audience la semaine dernière, les avocats de Meng ont rejeté les allégations américaines contre elle.
L’avocat de la défense Mark Sandler a fait valoir cette semaine qu’il n’y avait eu ni tromperie ni perte ni risque de perte pour HSBC, déclarant au tribunal : « Nous avons renversé la loi sur la fraude dans cette procédure ».
Les avocats du gouvernement canadien représentant les intérêts américains lors de l’audience ont rétorqué que les arguments de la défense étaient mieux présentés lors d’un procès et que le juge devrait renvoyer Meng pour extradition.
Pour ce faire, le juge en chef adjoint Holmes n’a qu’à constater qu’il y a suffisamment de preuves pour aller au procès – une barre relativement basse.
« Personne n’a bénéficié d’une audience d’extradition plus équitable dans ce pays que Meng », a insisté mercredi le procureur de la Couronne Robert Frater.
La clé du cas américain est une présentation PowerPoint que Meng a faite aux dirigeants de HSBC lors d’une réunion de salon de thé à Hong Kong en 2013 destinée à les rassurer que Huawei n’était pas engagé dans des activités qui pourraient amener HSBC à enfreindre la loi américaine sur les sanctions, à la suite de rapports au contraire.
Frater a déclaré que la présentation de Meng était « manifestement trompeuse » pour ne pas avoir divulgué la véritable nature de la relation entre Huawei et Skycom, qualifiant leur relation commerciale de « contrôlable » mais masquant le fait que les deux sociétés sont une seule et même chose.
« Vous ne devriez avoir aucune difficulté à trouver une malhonnêteté suffisante pour constituer un cas prima facie de fraude », a-t-il déclaré au juge d’extradition.