Le passage à l’enseignement en ligne sous la pression inexorable du Covid-19 pandémie a mis en évidence certaines réalités qui, autrement, n’auraient pas reçu beaucoup d’attention. Le plus fondamental est le fossé entre les nantis et les démunis du numérique, reflet des inégalités économiques. Distribuer des smartphones et des ordinateurs portables aux enfants dans ce contexte revient à traiter le symptôme plutôt que la maladie. La solution durable serait de prendre des décisions politiques globales. Paradoxalement, ceux qui ont besoin d’un changement ne peuvent pas le faire et ceux qui le peuvent n’en veulent pas. Aller derrière la façade de la fracture numérique permet de démêler la vraie dynamique.

À l’échelle mondiale, l’ère néolibérale a vu des changements de paradigme dans l’éducation. Le passage à une philosophie matérialiste dans l’éducation a été causé par quatre développements structurels : un, la croissance économique dirigée par l’entrepreneuriat et alimentée par l’innovation et la technologie ; deuxièmement, l’augmentation de l’intensité des connaissances de la production ; troisièmement, un monde sans frontières facilitant les flux de connaissances ; quatre, l’explosion des connaissances, contemporaine de l’implosion des connaissances. Le monde en réseau de la flexi-spécialisation et de la matrice de compétences changeante donne la priorité à l’apprentissage (tout au long de la vie) plutôt qu’aux études (terminal). L’obsolescence des connaissances implique une « destruction créatrice », non seulement de biens et de machines, mais aussi d’idées, de connaissances, de valeurs et d’attitudes. Au fur et à mesure que se produit le passage de l’intensité des ressources/de la main-d’œuvre à l’intensité de la connaissance, la connaissance devient une marchandise, conduisant à la commercialisation de l’éducation, fondée sur la créativité et l’innovation.

Alors que la révolution industrielle a été la première tentative systématique d’application coordonnée/syncrétique dans la production de connaissances, aujourd’hui la production, la collecte, la transaction et l’application de connaissances sont elles-mêmes des activités économiques indépendantes, employant des armées en plein essor de scientifiques, d’universitaires, de personnel de soutien et utilisant une vaste gamme de de laboratoires, de bibliothèques et de réseaux informatiques. L’économie du savoir est en plein essor.

Le secteur de l’éducation indien a connu une transformation sans précédent. Il y a eu une augmentation rapide des inscriptions et de la diversité des étudiants; les considérations de qualité et de pertinence sont dominantes. Parents et élèves considèrent l’éducation comme un instrument de mobilité assuré. C’était, jusqu’à récemment, une caractéristique de la classe moyenne, mais elle est maintenant observée dans tout le spectre des classes, ce qui conduit à des demandes pour un système inclusif. La connaissance est une marchandise avec un marché florissant. La marchandisation conduit à la commercialisation, attirant les investissements privés. Cela doit être salué.

La question de savoir qui dispense l’éducation et avec quels motifs est moins importante que la réorientation des valeurs et le changement d’attitude. Les valeurs modernes — qualité, compétence, compétitivité, optimisme, confiance, innovation — doivent remplacer les anciennes — discipline, obéissance, travail acharné, respect, conformité, allégeance. Un système d’éducation prônant le travail acharné est anti-humain, improductif et régressif. L’importance du travail créatif/productif effectué dans des atmosphères non exploitantes, auto-réalisatrices et auto-réalisatrices doit être signalée. Poser des questions et chercher des réponses devraient constituer le fondement de l’éducation.

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L’inégalité numérique dans l’éducation indienne est une source de préoccupation. Il existe une fracture numérique qui n’est pas éducative, mais socio-économique. Les pauvres matériels sont aussi les pauvres numériques. La révolution numérique, qui met l’accent sur la robotique, l’intelligence artificielle et le cloud computing, contournera les « pauvres en capacités ». La solution repose sur la garantie de la sécurité économique avec un revenu de base assuré grâce à l’octroi de droits de propriété universels. L’article 21A garantit désormais le droit à l’éducation pour les enfants âgés de 6 à 14 ans. Cette étape progressive devrait être étendue à tous les secteurs et à tous les niveaux d’enseignement.

L’éducation moderne coûte cher. La croissance exponentielle de la demande ne peut pas être freinée car elle est liée à une prise de conscience croissante de la démocratie et des droits de l’homme. La solution consiste à explorer les possibilités de financement sur une toile plus large, en exploitant des pistes jusqu’ici inexplorées, l’essentiel étant qu’aucun étudiant n’abandonne en raison d’une incapacité de payer. Les étapes vers cette solution pourraient inclure: Premièrement, améliorer l’allocation budgétaire en réorganisant les priorités budgétaires et en appliquant des méthodes telles que la budgétisation base zéro/résultats, etc. Deuxièmement, placer l’éducation au centre de la formulation de la politique économique/de développement. Impliquer le secteur des entreprises pour répondre à la demande d’éducation financée par l’État, non seulement par le biais de la RSE, mais dans le cadre de la responsabilité sociale académique, en échange de concessions et d’incitations spéciales. Troisièmement, obliger les parents à payer pour l’éducation en augmentant leur base économique grâce aux mesures mentionnées ci-dessus. Les parents dans le nouveau scénario ne voudront pas payer. Quatrièmement, instituer des dotations et améliorer les contributions de la diaspora. L’éducation aujourd’hui n’est pas une question de charité, mais une question de droit.

Cette chronique est parue pour la première fois dans l’édition imprimée le 18 novembre 2021 sous le titre « Laissé hors du futur numérique ». L’écrivain est économiste et ancien professeur à TISS, campus de Tuljapur

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