Le régulateur Arcep affirme que Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon sont aux commandes de la box internet en France
Plus de la moitié du trafic vers les clients des plus grands FAI français provient de cinq entreprises, selon l’Arcep.
En 2022, 54 % du trafic vers les clients des plus grands FAI français provenaient de cinq sociétés : Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon. Le reste (46 %) provenait d’une grande variété d’acteurs qui s’interconnectent avec les FAI.
Les chiffres ont été dévoilés dans le dernier rapport d’interconnexion du régulateur. Au cours de la dernière décennie, le trafic d’interconnexion entrant vers les quatre principaux FAI du pays a été multiplié par 20, atteignant 43,2 Tbit/s fin 2022 (+21,5 % en glissement annuel). Environ la moitié de ce trafic provient des liens de transit sur le backbone d’Orange, le peering privé représente 48,5% du trafic entrant et le peering public 2%.
Fin 2022, le trafic sortant sur les réseaux des quatre principaux FAI français s’élevait à environ 3,8 Tbps, soit 30 % de plus qu’à fin 2021. Ce trafic a été multiplié par environ sept entre 2012 et 2022. La vidéo et les contenus génèrent une grande partie de l’asymétrie entre le trafic entrant et sortant.
Les capacités d’interconnexion installées ont augmenté au même rythme que le trafic entrant. La capacité installée à fin 2022 est estimée à environ 108 Tbps, soit 2,7 fois le volume du trafic entrant.
Appairage versus transit
Bien que la part du peering dans le volume total du trafic n’ait cessé d’augmenter, entre fin 2020 et fin 2022, la part du peering a diminué : de 53 % fin 2020 à 52 % fin 2021, et jusqu’à 50% à fin 2022. La situation est due, d’une part, à l’augmentation du trafic de transit (dont le trafic d’Open Transit International) et, d’autre part, au remplacement d’une partie du trafic de peering par du trafic en provenance de CDN sur le net.
Ces CDN on-net peuvent appartenir soit à l’opérateur qui les héberge, soit à un tiers. Les exemples les plus notables sont les serveurs Netflix Open Connect Appliance et Google Global Cache. En plus de rapprocher le contenu des utilisateurs finaux, l’utilisation d’un CDN en ligne installé à l’intérieur du réseau d’un FAI permet de télécharger du contenu vidéo sur des serveurs pendant les heures creuses, au lieu d’attendre pour satisfaire les demandes des utilisateurs pendant les heures de pointe. .
Entre fin 2021 et fin 2022, le trafic provenant des CDN on-net vers les clients des quatre premiers FAI a continué d’augmenter, pour atteindre environ 10 Tbps.
Répartition du trafic et baisse des prix
Bien que l’Arcep ne capte pas les contenus hébergés via un CDN ou un hébergeur tiers où il n’y a pas d’interconnexion directe, cela dégage tout de même des tendances intéressantes. Par exemple, plusieurs CDN sont devenus d’importants initiateurs de trafic, tout comme Lumen, qui est passé d’environ 3 % du trafic entrant à environ 6 %.
Même si les fourchettes de prix sont globalement les mêmes (de moins de 5 centimes d’euro à quelques euros HT, par mois et par Mbps), les redevances facturées pour les services de transit ont légèrement diminué en 2022 – s’alignant sur la tendance des 10 dernières années. années. Pour le peering payant, les prix continuent de varier d’environ 0,20 € (HT) à plusieurs euros (HT) par mois et par Mbps.
Les CDN en ligne sont gratuits dans la plupart des cas. Ils peuvent toutefois être facturés dans le cadre d’un accord de peering plus large, que le fournisseur de contenu a conclu avec le FAI.
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