Samsung a été reconnu responsable par la Haute Cour d’Angleterre et du Pays de Galles pour violation des marques du groupe Swatch intégrées dans les applications de cadran de montre et les noms d’applications créés par des tiers et mis à disposition sur le Samsung Galaxy App Store. L’affaire est une bonne nouvelle pour les propriétaires de marques et clarifie davantage la loi sur la responsabilité des intermédiaires en ligne en cas de contrefaçon de marque.

Qu’est-il arrivé?

  • Des membres du groupe de sociétés Swatch (y compris les marques Tissot, Swatch, Omega et Hamilton) ont intenté une action en contrefaçon de marque contre Samsung.
  • La demande concernait des applications de cadran de montre qui avaient été créées par des tiers mais qui portaient des marques du groupe Swatch et étaient disponibles sur le Galaxy App (SGA) Store de Samsung.
  • Samsung a affirmé qu’il n’avait pas du tout utilisé les marques Swatch, mais avait simplement fourni un mécanisme permettant à des tiers de fournir des applications de cadran de montre.
  • Le rôle actif de Samsung dans l’examen des applications de cadran de montre, avant leur publication dans le SGA Store, et sa publicité commerciale sur la disponibilité de cadrans de montre modifiables signifiaient que Samsung utilisait en fait les marques Swatch dans le cadre de ses activités commerciales.
  • Ces constatations étaient également essentielles pour expliquer pourquoi Samsung ne pouvait pas invoquer l’article 14, paragraphe 1, de la directive sur le commerce électronique, qui offre une sphère de sécurité aux fournisseurs de services de la société de l’information qui n’ont pas réellement connaissance d’activités illégales sur leurs plateformes.
  • Le tribunal a confirmé la plupart des demandes de contrefaçon de marque à double identité, ainsi que les demandes fondées sur un risque de confusion et un avantage indu, une dilution et un ternissement, que Swatch a soumises « résume le vrai méfait dans cette affaire ».

Plus en détail:

30 applications de cadran de montre ont été mises à disposition sur le SGA Store, ayant été créées par des tiers qui n’étaient pas employés par Samsung. Ces applications de cadran de montre portaient des marques du groupe Swatch soit à l’identique, sur le cadran de la montre ou dans le nom de l’application, soit à un degré très similaire.

Bien que Samsung ait rapidement supprimé les applications de cadran de montre en cause une fois que Swatch a informé Samsung de leur existence, l’affaire devant le tribunal a examiné si l’existence des applications de cadran de montre sur le SGA Store, avant leur retrait, constituait un commerce contrefaçon de marque.

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Cette décision reposait sur les faits de la cause et, en particulier, sur les faits selon lesquels :

  • Samsung a demandé aux développeurs d’applications d’accepter ses termes et conditions, ce qui a empêché ces développeurs de publier des applications sans que Samsung les ait certifiées.
  • Samsung a obtenu une part des revenus de ces développeurs d’applications.
  • Samsung a demandé aux développeurs de l’application de lui donner une licence pour utiliser l’application.
  • Samsung a entrepris un examen technique et de contenu de toutes les applications soumises au SGA Store, avant leur téléchargement.
  • Samsung a annoncé et communiqué la capacité de son produit à changer et à adapter les cadrans de ses montres intelligentes en tant qu’élément clé de son offre commerciale.
  • Dans le SGA Store, il n’y avait aucune distinction entre les propres applications de cadran de montre de Samsung et les applications de cadran de montre créées par des tiers.

Bien que Samsung ait tenté de faire valoir qu’il n’y avait pas d’utilisation des signes en relation avec les produits concernés (à savoir des montres et des montres intelligentes) et qu’une telle utilisation était simplement décorative et descriptive, ces arguments n’ont pas convaincu le tribunal. Les applications de cadran de montre ne produisaient pas simplement une représentation d’un cadran de montre, comme une affiche montrant un logo bien connu sur une voiture, elles fonctionnaient comme une vraie montre.

Le tribunal n’a eu aucun mal à conclure à une contrefaçon de marque à double identité dans certains cas. Lorsque les marques n’étaient pas identiques, elle a retenu la contrefaçon sur la base d’un risque de confusion (malgré l’absence de preuve d’une confusion réelle et, au contraire, une preuve limitée de l’absence de confusion).

Le tribunal a également conclu qu’il y avait avantage indu pour Samsung et dilution et ternissement des marques du groupe Swatch en ce qui concerne les applications de cadran de montre qui avaient été téléchargées en quantités importantes.

Samsung ne pouvait pas se prévaloir des dispositions de la sphère de sécurité au titre de l’article 14, paragraphe 1, de la directive sur le commerce électronique. Son comportement n’était pas de nature technique, automatique et passive, et un opérateur économique diligent aurait dû identifier l’infraction dans les revues de contenu qu’il entreprenait pour certifier les applications de cadran de montre avant publication.

Que signifie la décision pour vous ?

Cette décision est une bonne nouvelle pour les propriétaires de marques, car elle indique clairement que les propriétaires de boutiques en ligne proposant des applications mobiles peuvent être tenus responsables des applications contrefaisantes disponibles dans leurs magasins.

Les intermédiaires en ligne doivent réévaluer et renforcer leurs processus d’examen et de vérification du contenu des applications pour s’assurer que les employés ont accès aux bases de données de recherche de marques et à la formation sur les atteintes à la propriété intellectuelle. Les dispositions de « sphère de sécurité » ne fourniront un refuge qu’aux intermédiaires qui n’ont aucune connaissance ni aucun contrôle sur les informations transmises ou stockées sur ses systèmes.

->Google Actualités

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