Par Shah Abbas
Srinagar, Inde, 30 janvier (EFE).- La marche unitaire de cinq mois du sud au nord de l’Inde par Rahul Gandhi, un descendant de la première famille politique de l’Inde, s’est terminée lundi dans le Cachemire disputé enneigé.
Gandhi, 52 ans, a hissé le drapeau national indien sur l’historique Lal Chowk, ou Place Rouge, de Srinagar, la plus grande ville de la région, pour marquer la fin de la marche qui a commencé le 7 septembre depuis la pointe sud de Kanyakumari.
Des centaines de ses partisans et dirigeants d’autres partis politiques ont applaudi, bravant le froid glacial et les plus fortes chutes de neige de la saison dans la région troublée de l’Himalaya.
Gandhi, un législateur du Congrès national indien de l’opposition, a noté que la marche visait à unir le pays qui, selon lui, est souvent divisé en religions et en castes sous le gouvernement nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi.
Le chef du parti du Congrès s’est adressé à un rassemblement depuis un podium ouvert dans un stade de cricket à Srinagar alors qu’il neigeait de gros flocons, enveloppant la vallée sous une épaisse couverture blanche.
Des centaines de policiers armés et de soldats paramilitaires parsemaient le lieu du rassemblement et limitaient l’accès au stade aux seuls détenteurs de laissez-passer de sécurité spéciaux.
Gandhi a déclaré que la marche n’était pas pour lui ou pour le parti du Congrès, mais visait à protéger les fondations du pays qui avaient été attaquées par l’idéologie de la haine propagée par le parti au pouvoir Bharatiya Janata (BJP) et son idéologue Rashtriya Swayamsevak Sangh.
« Nous avons essayé d’ouvrir une boutique d’amour dans le bazar de la haine », a déclaré Gandhi dans un discours passionné.
Le politicien a déclaré que « ceux qui propagent la violence comme le Premier ministre Modi et » son conseiller à la sécurité nationale Ajit Doval ne comprendraient pas la douleur de perdre des êtres chers dans la fureur de la haine.
« Nous le comprenons », a-t-il dit, rappelant le meurtre de sa grand-mère Indira Gandhi et de son père, Rajiv Gandhi, lors d’attentats terroristes en Inde.
La marche qui a parcouru 3 570 km (plus de 2 200 milles) a traversé 12 régions.
En entrant au Cachemire, Gandhi a adopté un ton conciliant pour la région à majorité musulmane qui a été dépouillée de son statut semi-autonome par Modi le 5 août 2019, suivie d’une répression contre les politiciens et d’une panne de communication de plusieurs mois.
Le gouvernement Modi a divisé l’ancien État en deux régions dirigées par le gouvernement fédéral.
Le Cachemire lutte depuis des décennies contre une insurrection armée contre la domination indienne.
La région idyllique de l’Himalaya est revendiquée à la fois par l’Inde et le Pakistan, qui gouvernent le territoire divisé en plusieurs parties. EFE
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