Le géant de l’ameublement et des articles ménagers IKEA a été contraint de payer une amende d’un montant total de 1 million d’euros après que le détaillant a été reconnu coupable d’espionnage du personnel.

Cette décision marque la fin d’un procès de trois mois exposant les pratiques invasives de l’entreprise en France.

Depuis combien de temps IKEA fouine-t-il ?

IKEA a été condamné à une amende de 1 million d’euros par un tribunal français pour avoir engagé des enquêteurs privés et utilisé des policiers pour collecter des informations personnelles et sensibles sur le personnel entre 2009 et 2012.

L’histoire a été brisée par les organes d’enquête Le Canard Enchaîné et Mediapart à l’époque, ce qui a conduit au licenciement de quatre dirigeants et à un nouveau code de conduite pour tenter de réformer les pratiques de l’entreprise.

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L’enquête a commencé après une plainte judiciaire du syndicat Force ouvrière, l’une des principales confédérations syndicales en France. Les procureurs estiment cependant que les pratiques de surveillance immorales étaient profondément ancrées au sein de l’entreprise bien avant 2009.

L’AFP a révélé que la facture d’IKEA pour les enquêteurs privés a finalement grimpé jusqu’à 600 000 €. Les hauts gradés de l’entreprise ont fait appel à la société de sécurité privée Eirpace pour faire leur sale boulot, qui servait souvent d’intermédiaire entre la police et ces gestionnaires.

Que voulaient-ils savoir sur le personnel ?

La surveillance comprenait l’accès illégal aux informations sur les antécédents judiciaires des employés potentiels pour les examiner pour des emplois dans l’entreprise. Il a également été utilisé pour vérifier le personnel existant dans diverses circonstances.

Au total, environ 400 employés auraient été ciblés d’une manière ou d’une autre par le programme de surveillance de l’entreprise.

Des rapports datant d’environ mars, lorsque le procès a commencé, détaillent comment les contacts de la police ont été appelés à espionner les membres du personnel se livrant à toutes sortes d’activités normales, telles que participer à des manifestations et acheter des voitures chères. Le gardien signalé à l’époque que :

Un document interne d’Ikea ​​France recommandant de remettre à la police son signalement concernant un salarié « pour se débarrasser de cette personne via une procédure judiciaire externe à l’entreprise ».

Selon le BBC, les personnes jugées ont en outre été accusées d’avoir « examiné les relevés de compte bancaire du personnel et d’avoir utilisé de faux employés pour signaler les travailleurs ».

Qui était jugé ?

Quinze personnes ont été jugées au cours de l’affaire, une cohorte qui comprenait des directeurs de magasin et des cadres supérieurs. Des policiers qui étaient de mèche avec le détaillant de meubles étaient également sur le quai.

Un gérant de magasin, Patrick Stoavi, a admis avoir demandé à un membre de la famille qui travaillait dans la police d’identifier 117 candidats et a été informé par l’officier impliqué d’en abandonner cinq.

Le tribunal a estimé qu’une peine de deux ans de prison avec sursis et une ordonnance de 50 000 € d’amende étaient la sanction appropriée pour l’ancien PDG d’IKEA France Jean-Louis Baillot. Il a nié les accusations portées contre lui, son avocat le décrivant comme « choqué ».

L’ancien responsable de la gestion des risques Jean-François Paris a en revanche écopé d’une amende de 10 000 euros et de 18 mois de prison avec sursis.

Un mauvais IKEA

L’affaire judiciaire démontre clairement à quel point il est facile pour les patrons de sonder les membres de leur personnel au 21e siècle. Des entreprises comme IKEA ont l’accès, la technologie et le capital nécessaires pour espionner leurs employés et, plus important encore, sont prêtes à investir dans ces pratiques immorales. 600 000 € n’est, après tout, pas une petite somme d’argent.

Par coïncidence, bien que la saga d’espionnage du personnel d’IKEA se déroule depuis plus d’une décennie maintenant, le procès intervient à un moment où les travailleurs sont plus surveillés que jamais, avant et après leur embauche.

Poussés par la pandémie, des millions de personnes travaillant désormais à domicile doivent faire face à un patron ou à une équipe de direction qui peut suivre exactement combien de temps ils ont passé à taper et quelles autres activités ils ont pratiquées pendant les heures de travail, souvent envahissantes la vie privée de ceux avec qui ils interagissent par extension.

Des cas comme les violations détaillées de la vie privée par IKEA qui seraient généralement associées à des pays «non libres», ceux qui n’accordent pas beaucoup d’importance à la vie privée des citoyens. Mais ce genre d’exemples rappelle que les attitudes à l’égard de la vie privée et de la surveillance dans de nombreux pays qui prétendent être « libres » laissent beaucoup à désirer.

Le bruit est régulièrement fait sur les injustices du système économique d’exploitation et d’entreprise sous lequel nous vivons tous, notamment ce dont il nous éloigne et nous pousse vers. Et, dans la poursuite incessante du profit, la vie privée est l’une des premières choses à être compromise.

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