Créé par Craig Mazin et Neil Druckmann (HBO, 2023)
Je pleure rarement en regardant des émissions de télévision. J’adore le médium mais je n’émote pas physiquement dans le processus. Et une série HBO, basée sur un jeu vidéo, qui suit les voyages violents d’un mercenaire et de sa cargaison humaine à travers une friche post-apocalyptique causée par une pandémie mondiale de champignons zombies ? Eh bien, cela ne semble pas susceptible de m’émouvoir aux larmes. Mais c’est exactement ce que cette série a fait. Pas seulement une fois, mais plusieurs fois.
Le principe de l’émission est assez simple. Vingt ans après le début de cette pandémie de champignons, la majeure partie de la société s’est effondrée et les personnes non infectées qui restent sont prises dans une lutte entre un ordre social fasciste – la FEDRA – et les révolutionnaires politiques – les Lucioles – qui veulent libérer le peuple de la tyrannie. Joel (Pedro Pascal), l’un des deux personnages principaux, est engagé par les Lucioles pour une mission : livrer l’adolescente Ellie (Bella Ramsey), qui pourrait détenir la clé d’un vaccin pour mettre fin à l’apocalypse, à un hôpital de l’autre côté de la ville. Mais ce qui était censé être une livraison à travers la ville devient un voyage à travers le pays à travers le pire dont l’humanité et ses frères possédés par les champignons sont capables.
Ce n’est pas un nouveau territoire pour le genre. Alors pourquoi les larmes ?
La série fait quelque chose que beaucoup de ses frères et sœurs post-apocalyptiques oublient : elle se concentre sur le coût humain de la vie dans un tel monde. Sa concentration continue sur l’humanité brisée, les besoins émotionnels et les besoins moraux de Joel et Ellie, ainsi que la ménagerie de personnes qu’ils rencontrent au cours de leur voyage, permet à ce spectacle de s’élever au-dessus de ses pièges de genre. Le dernier d’entre nous réfléchit continuellement à l’énigme morale de la valeur d’une vie par rapport aux nombreuses de manière inattendue. À la fin, les téléspectateurs se retrouvent avec une question morale et spirituelle lancinante : cela en valait-il la peine ? Le pari sur la possibilité d’une nouvelle vie valait-il le coût de tant de morts et de destruction ? Dieu seul le sait.
Cet article est également paru dans le numéro de juillet 2023 de catholique américain (Vol. 88, n° 7, page 38). Cliquez ici pour vous abonner au magazine.
Image : Liane Hentscher/HBO
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