Google et Facebook dominent respectivement la recherche sur le Web et les médias sociaux, d’une manière qui fait écho aux grands monopoles américains du passé: le rail au 19e siècle, puis le pétrole et plus tard les télécommunications au 20e. Toutes ces industries sont devenues des formes fondamentales d’infrastructure capitaliste pour le développement économique et social. Et tous ces monopoles nécessitaient une législation pour les briser dans l’intérêt public.
Il n’est pas surprenant que les grandes plateformes médiatiques ad-tech ne veuillent pas suivre les règles, mais elles doivent reconnaître que leur grande richesse et leur pouvoir s’accompagnent d’une responsabilité morale envers la société. Les obliger à assumer cette responsabilité exigera une intervention du gouvernement.
Pionniers en ligne Cerf Vint (maintenant VP et Chief Internet Evangelist chez Google) et Tim Berners-Lee («L’inventeur du World Wide Web») ont également présenté des observations au comité sénatorial qui défend les intérêts des sociétés. Ils ont fait des affirmations irréfléchies selon lesquelles le code briserait l’Internet «libre et ouvert».
Mais Internet d’aujourd’hui n’est guère gratuit et ouvert: pour la plupart des utilisateurs, «Internet» est d’énormes plates-formes d’entreprise comme Google et Facebook. Et ces entreprises ne veulent pas que les sénateurs australiens interfèrent avec leur modèle d’entreprise.
Le sénateur indépendant Rex Patrick a frappé dans le mille lorsqu’il a demandé pourquoi Google n’admettrait pas que le problème fondamental était celui des revenus, plutôt que des détails techniques ou des questions de principe.
Dans quelle mesure devrions-nous prendre au sérieux les menaces de quitter le marché australien?
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