L’UE a exigé que Google fasse des concessions majeures concernant son acquisition de 2,1 milliards de dollars de la société de suivi de la condition physique Fitbit si l’accord doit être autorisé dans l’immédiat, selon des personnes ayant une connaissance directe des discussions.
Depuis son annonce en novembre dernier, l’acquisition s’est heurtée à une forte opposition de la part des groupes de consommateurs et des régulateurs, qui ont soulevé des inquiétudes quant à l’effet de L’accès de Google aux données de santé de Fitbit sur la concurrence.
Les régulateurs de l’UE veulent maintenant que l’entreprise s’engage à ne pas utiliser ces informations pour «améliorer encore son avantage de recherche» et qu’elle accordera aux tiers un accès égal à ces informations, ont déclaré ces personnes.
Cette décision intervient quelques jours après les régulateurs de l’UE a subi un coup dur au Luxembourg, perdre une affaire historique qui aurait contraint Apple à rembourser 14,3 milliards d’euros d’impôts à l’Irlande.
Des initiés bruxellois ont déclaré qu’un refus de Google de se conformer aux nouvelles demandes entraînerait probablement une enquête prolongée, ajoutant qu’un tel scénario pourrait à terme désavantager l’UE.
«C’est comme un jeu de poker», a déclaré une personne qui suit de près l’affaire. «Dans une longue enquête, la commission risque de n’avoir que peu ou pas de promesses et de devoir encore approuver l’accord.»
Ils ont ajouté que les discussions sur l’acquisition étaient «intenses» et qu’il n’y avait aucune garantie qu’un accord entre Bruxelles et Google serait conclu.
Google avait précédemment promis de ne pas utiliser les données de santé de Fitbit pour améliorer sa propre publicité mais, selon des initiés bruxellois, cet engagement n’était pas suffisant pour apaiser les préoccupations de l’UE ni celles des régulateurs américains examinant également l’accord.
Plus tôt ce mois-ci, Bruxelles a envoyé des questionnaires à ses rivaux pour évaluer si la transaction pouvait nuire à la concurrence et désavantager d’autres applications de suivi de la condition physique sur le Play Store de Google.
Un certain nombre de groupes de consommateurs, dont l’organisation faîtière européenne des consommateurs, le BEUC et la Consumer Federation of America, ont fermement mis en garde contre cet accord.
Par ailleurs, la Commission australienne de la concurrence et de la consommation a également fait part de ses inquiétudes quant au fait que l’opération pourrait contribuer à renforcer la position de Google.
Google a refusé de commenter les détails de ses dernières discussions avec la Commission européenne, mais a souligné une déclaration précédente qui disait: « Tout au long de ce processus, nous avons été clairs sur notre engagement à ne pas utiliser les données Fitbit sur la santé et le bien-être pour les annonces Google et notre responsabilité pour offrir aux gens le choix et le contrôle de leurs données.
«À l’instar de nos autres produits, avec les appareils portables, nous serons transparents sur les données que nous collectons et pourquoi. Et nous ne vendons aucune information personnelle à personne. »
La Commission européenne, qui a jusqu’au 8 août pour se prononcer sur l’accord, a refusé de commenter.