PARIS, 29 juin (Reuters) – Google (GOOGL.O) a suspendu un accord préliminaire avec certains éditeurs français pour payer le contenu d’actualités dans l’attente d’une décision antitrust qui pourrait donner le ton aux discussions sur le droit d’auteur sur les actualités en ligne en Europe, ont déclaré deux sources proches du dossier.

Dans le cadre de l’accord-cadre de trois ans signé par Google et l’Alliance de la presse d’information générale (APIG), un groupe de pression représentant la plupart des grands éditeurs français, la société américaine a accepté en janvier de verser un total de 76 millions de dollars à 121 publications, selon des documents vus par Reuters.

Il s’agit de l’une des offres les plus médiatisées du programme « News Showcase » de Google visant à compenser les extraits d’actualités utilisés dans les résultats de recherche, et la première du genre en Europe.

Cependant, aucun accord de licence individuel n’a été signé par Google avec un membre de l’APIG depuis lors et les pourparlers sont de facto gelés dans l’attente de la décision antitrust, ont indiqué les sources.

Seules quelques publications, comme les quotidiens Le Monde, Le Figaro et Libération, avaient conclu des accords individuels avant l’accord-cadre.

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« Nous travaillons toujours avec les éditeurs, l’APIG et l’autorité française de la concurrence sur nos accords afin de finaliser et de signer davantage d’accords », a déclaré Google, une unité d’Alphabet Inc, dans un communiqué.

L’APIG n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat.

Il n’est pas clair si l’accord-cadre pourrait être annulé à la suite de la décision antitrust en France, qui est attendue dans les semaines à venir, ont indiqué les sources.

L’autorité française de la concurrence n’a pas précisé quand elle publierait sa décision.

Le gel des accords a été déclenché par un rapport présenté par les enquêteurs antitrust français en février, ont indiqué les sources.

Dans le rapport, qui n’a pas été rendu public, les enquêteurs antitrust ont accusé Google de ne pas se conformer aux ordres de l’autorité française de la concurrence sur la manière de mener des négociations avec les éditeurs de presse sur les droits d’auteur, ont déclaré à Reuters des sources qui l’ont lu à l’époque. Lire la suite

C’est au comité de surveillance de décider s’il y a lieu d’infliger une pénalité.

L’une des principales demandes émises par le chien de garde était que Google tienne des discussions « transparentes, objectives et non discriminatoires » de bonne foi pendant trois mois avec tout éditeur d’informations qui en fait la demande.

Google a déclaré à plusieurs reprises qu’il avait eu des discussions de bonne foi avec des éditeurs d’informations français. De nombreux médias français ne sont pas d’accord.

« L’accord APIG-Google est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire », a déclaré Laurent Mauriac, co-président de Spiil, un syndicat d’éditeurs d’informations en ligne indépendants.

L’accord APIG-Google comprend l’engagement pour tout éditeur d’actualités signataire de fournir le produit News Showcase de Google, une disposition décriée par les éditeurs d’actualités en dehors de l’APIG.

Google est prêt à discuter avec des éditeurs d’informations au-delà de l’APIG, a déclaré le mois dernier à la radio Europe 1 Sébastien Missoffe, responsable de la division française de la société.

Il a ajouté qu’il était disposé à donner accès à certaines données de trafic en ligne de Google – un élément clé pour déterminer la valeur du contenu d’actualités – à un tiers indépendant.

Reportage par Mathieu Rosemain Montage par Christian Lowe et Mark Potter

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Violette Laurent est une blogueuse tech nantaise diplômée en communication de masse et douée pour l'écriture. Elle est la rédactrice en chef de fr.techtribune.net. Les sujets de prédilection de Violette sont la technologie et la cryptographie. Elle est également une grande fan d'Anime et de Manga.

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