La viabilité de la publication de nouvelles crédibles est devenue un défi de taille au cours des dernières années au Canada et dans le monde.

Les journaux, la télévision et la radio ont tous connu des baisses importantes de leurs revenus en raison de la migration de la publicité en ligne. Google et Facebook ont ​​été les principaux bénéficiaires de cette migration. Les gouvernements du monde entier mettent beaucoup d’attention sur cette situation. Comme il se doit.

Des informations crédibles et fiables sont essentielles au fonctionnement d’une démocratie. Nous avons été témoins de l’impact que les «fausses» nouvelles et la désinformation peuvent avoir sur les élections. L’élection américaine de 2016 a été un exemple typique et a amené le gouvernement fédéral américain et d’autres dans le monde à prendre conscience de la question.

Une industrie des médias d’information saine tient les gens informés quotidiennement sur les questions importantes pour leur vie, qu’il s’agisse de politiques, de soins de santé, d’éducation, d’environnement, de leur communauté locale, des entreprises, de l’économie et bien plus encore.

Il est réconfortant de savoir que ce que vous lisez est vrai, a été étudié et réfléchi dans un contexte approprié. Ceci est important pour que la société fonctionne correctement.

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Le gouvernement fédéral canadien a pris acte de la crise à laquelle sont confrontés les médias d’information et veut agir. Nous applaudissons cela. Il est temps d’agir. Et nous espérons agir avec sagesse.

Alors, qu’est-ce qui est à la racine du problème? On a beaucoup parlé du fait que Google et Facebook absorbent environ 80% ou plus des revenus publicitaires numériques et exercent une trop grande domination. Les lecteurs peuvent accéder gratuitement à une multitude de contenus en ligne. Les tarifs de la publicité numérique sont bas. Cela a rendu difficile pour les agences de presse de payer les coûts de publication d’informations crédibles et de générer des revenus suffisants pour les payer.

L’industrie de la presse en particulier a toujours été un chef de file dans la production d’une couverture journalière à la fois complète et crédible. Les revenus publicitaires des journaux imprimés ont considérablement diminué et sont passés en ligne. Cela a rendu difficile pour les éditeurs de journaux de continuer à diffuser la même quantité et la même qualité d’informations.

Nous saluons donc l’intérêt du gouvernement canadien à agir maintenant pour créer une industrie des médias d’information plus forte et viable.

À mesure que le gouvernement va de l’avant, il doit reconnaître que les facteurs affectant les médias d’information sont nuancés, comme la solution doit l’être.

Aujourd’hui, les fournisseurs de médias d’information canadiens paient pour le journalisme et le contenu importants auxquels le public accède par l’intermédiaire de leurs propres sites Web, mais aussi pour les recherches et les médias sociaux et y accède. Les plateformes numériques bénéficient de leur capacité à inclure des actualités crédibles par la recherche dans le cas d’entreprises comme Google, et par le partage dans le cas d’entreprises comme Facebook. La recherche et les médias sociaux génèrent un trafic important pour les éditeurs de nouvelles grâce à cet accès.

Cela permet un meilleur écosystème de diffusion de l’information en général. La possibilité pour un plus grand nombre de personnes d’avoir accès aux nouvelles profite aux plateformes numériques, aux éditeurs et à nos citoyens du Canada et du monde entier qui lisent les nouvelles. C’est une réalité mutuellement bénéfique.

Pour cette raison, il est juste que Google aide à soutenir la publication d’actualités de haute qualité dont bénéficie son moteur de recherche. Il est juste que Facebook soutienne la publication d’informations de haute qualité dont bénéficie leur environnement de médias sociaux.

Mais la réponse va au-delà de cela. On ne peut pas s’attendre à ce que Google et Facebook sauvent seuls l’industrie de l’information en payant pour le contenu. Une grande partie des revenus publicitaires vendus dans les journaux imprimés est allée ailleurs sur Internet. Il ne s’agit pas seulement d’un contenu d’actualité numérique. Il est vendu à côté de toutes sortes de contenu en ligne. Google et Facebook devraient payer une part équitable pour les bénéfices et les revenus qu’ils tirent du contenu d’actualités, mais l’économie et la réalité actuelle suggèrent que la réponse est plus large.

Les petits fournisseurs d’informations communautaires ne génèrent pas assez de trafic numérique aujourd’hui pour justifier que Google et Facebook paient pour leur contenu d’un montant suffisant pour financer leur survie. Le gouvernement devra soutenir les fournisseurs de nouvelles locaux pendant un certain nombre d’années pour laisser le temps de réussir la transition numérique. C’est exactement ce que le gouvernement fédéral a fait avec le programme élargi d’Aide aux éditeurs annoncé en septembre. Ce programme devra se poursuivre, et probablement à des niveaux de financement plus élevés. Le gouvernement finance également d’autres programmes de soutien au journalisme local. Cela a du sens, car les informations sont plus qu’une entreprise – elles ont une valeur sociétale significative.

Google et Facebook devraient payer leur juste part de l’impôt sur les sociétés au Canada. Toute entreprise qui génère des revenus dans notre pays devrait payer des impôts. Actuellement, beaucoup ne le font pas. Les plateformes numériques paient un petit montant d’impôt au Canada, mais la part du lion est payée aux États-Unis sur les revenus générés au Canada. Ce n’est pas de leur faute. Cela est autorisé en vertu de la loi canadienne et de la convention fiscale canadienne / américaine. Cela doit être changé. En payant leur juste part d’impôt sur le revenu, les plateformes numériques peuvent aider le gouvernement à soutenir la transition de l’industrie des médias d’information et à contribuer à l’économie canadienne.

Un nouveau cadre stratégique gouvernemental doit être mis en place pour garantir que l’industrie des médias d’information puisse effectuer une transition adéquate. Le gouvernement doit veiller non seulement à ce que les plates-formes numériques paient pour le contenu de façon continue et à l’impôt sur le revenu, mais aussi à l’existence d’un code de conduite pour régir le comportement des plates-formes numériques.

Ce cadre politique doit être pratique. La dernière chose à faire est que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes prenne le relais et réglemente les paiements. Ce serait un désastre.

Nous devons consacrer un cadre pratique qui permettra à l’économie de marché de fonctionner dans la mesure du possible, comme le paiement direct du contenu; fournir un soutien dans les petites communautés pour que les nouvelles soient diffusées et qu’une transition numérique efficace se produise; veiller à ce que la domination et la conduite des plateformes numériques soient modérées; et veiller à ce que les plateformes numériques travaillent en coopération avec l’industrie de l’information.

Des signes encourageants montrent que ces changements peuvent être réalisés.

Google a récemment lancé Showcase, une initiative qui rémunère les éditeurs pour qu’ils organisent et améliorent la façon dont leurs histoires sont présentées dans les différents produits de Google. Der Spiegel et d’autres s’inscrivent. Les utilisateurs visualisent les titres des articles et sont dirigés vers les articles du fournisseur de nouvelles. Cela permet de générer une audience pour le fournisseur de nouvelles. Google propose de payer les éditeurs pour l’inclusion de leur contenu sur Showcase. Il faut déterminer quel prix équitable doit être payé et que les éditeurs peuvent s’attendre à ce que le paiement se poursuive.

Des pays comme l’Australie, la France et les États-Unis agissent pour développer un cadre pour les modèles de paiement de contenu basés sur le marché à mettre en place et pour la gouvernance des plateformes numériques à mettre en place.

Cela a donné au Canada l’occasion de tirer des leçons de ces efforts, de profiter des progrès réalisés et d’agir en temps opportun pour faire face à la situation. Nous encourageons le gouvernement à travailler rapidement à l’élaboration du cadre stratégique et à faire en sorte que le gouvernement fédéral, les plateformes numériques et les médias d’information travaillent ensemble dans la mesure du possible pour développer les solutions appropriées.

Google soutient cela. Il a annoncé qu’il dépenserait 1 milliard de dollars sur trois ans dans le monde pour payer le contenu, soit 333 millions de dollars par an. Il soutient un code de conduite réglementaire.

Google a en fait fait des efforts importants historiquement pour soutenir la survie des nouvelles. La Google News Initiative est une opération de 300 millions de dollars qui gère une grande variété de programmes dans le monde entier pour les actualités locales. Il aide les éditeurs dans le développement de nouvelles numériques, le développement et l’analyse d’audience, le développement de technologies publicitaires, les compétences et pratiques éditoriales et une variété d’autres formes d’assistance. Google héberge Newsgeist et d’autres événements qui rassemblent chaque année des journalistes du monde entier. Il a fourni un financement pour aider les éditeurs de nouvelles à faire face aux dépenses éditoriales pendant la pandémie COVID-19. Il a clairement un réel intérêt à soutenir l’industrie de l’information.

Facebook a également commencé à offrir une assistance aux éditeurs au cours des dernières années, mais n’a pas encore proposé de payer pour le contenu. Cela devrait. Il a indiqué sa volonté de payer l’impôt sur les sociétés dans les pays où il génère des revenus, conformément aux changements recommandés par l’Organisation de coopération et de développement économiques. Il fait des efforts pour traiter les fausses nouvelles et devra faire davantage pour qu’une démocratie plus sûre existe.

Pouvons-nous nous attendre à un avenir au Canada où nous continuerons d’avoir accès à des nouvelles crédibles? La réponse est oui, si un changement suffisant se produit. Un certain nombre de sociétés de médias d’information démontrent déjà qu’un avenir peut exister dans la publication d’informations crédibles en ligne. Cela prend du temps et des investissements mais peut fonctionner. Le défi est d’échelle. Pour qu’une transition réussie vers les nouvelles numériques se produise, où les collectivités de toutes les régions du pays peuvent avoir accès à des nouvelles quotidiennes suffisamment crédibles, un meilleur modèle économique et une aide gouvernementale continue seront nécessaires.

Le moment est venu d’agir. Le gouvernement en a pris note. Des solutions se développent dans d’autres pays et peuvent être adaptées. Google a démontré une volonté de trouver une solution. Le meilleur résultat pour les Canadiens est qu’un écosystème de nouvelles sain soit enchâssé. Cela devrait impliquer le paiement du contenu, le paiement de l’impôt sur le revenu et un code de conduite pour les plateformes numériques. Nous devons également encourager un environnement dans lequel les plates-formes travaillent en coopération avec l’industrie de l’information, maintenant et à l’avenir. Cela contribuera au développement et à la croissance continus de l’audience numérique. Google et Facebook génèrent une audience importante pour les éditeurs de nouvelles. La monétisation de cette audience par la vente de publicité et la génération de leads pour les abonnés est aussi importante que le paiement du contenu.

Si ces changements peuvent être apportés, les Canadiens peuvent s’attendre à ce que l’accès à des nouvelles et à un journalisme crédibles se poursuive à l’avenir. C’est important pour notre démocratie et son impact sur notre vie quotidienne.

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Violette Laurent est une blogueuse tech nantaise diplômée en communication de masse et douée pour l'écriture. Elle est la rédactrice en chef de fr.techtribune.net. Les sujets de prédilection de Violette sont la technologie et la cryptographie. Elle est également une grande fan d'Anime et de Manga.

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