OTTAWA – Google a pris la mesure extraordinaire d’écrire à tous les députés et sénateurs pour leur faire part de leurs craintes que le projet de loi sur les nouvelles en ligne ne soit adopté à la hâte par le Parlement sans débat ni considération appropriés.

Dans sa lettre, Google avertit que le projet de loi a besoin d’un examen plus approfondi en raison de ses implications, y compris pour la façon dont le moteur de recherche classe le contenu et élève les informations provenant de « sources fiables » telles que le gouvernement.

Le projet de loi C-18, comme on l’appelle au Parlement, est conçu pour soutenir l’industrie canadienne de l’information et obligerait les plateformes en ligne comme Google et Meta à rémunérer les organisations médiatiques pour la réutilisation de leur journalisme.

Dans sa lettre, Google dit qu’il est d’accord avec l’objectif du projet de loi de soutenir le journalisme canadien, y compris financièrement, mais dit qu’il y a de multiples défauts dans le projet de loi qui pourraient avoir des conséquences de grande portée.

Il énumère une série d’«idées fausses » sur la façon dont le projet de loi fonctionnera dans la pratique, avertissant les parlementaires que, tel que formulé, il pourrait forcer Google à subventionner les médias publics étrangers.

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Il a déclaré que le projet de loi avait une définition très large des « entreprises d’information éligibles » et pourrait signifier que « les médias appartenant à des États étrangers pourraient être éligibles même s’ils sont des sources connues de désinformation et de propagande ».

La lettre avertit également que, telle qu’elle est actuellement formulée, la disposition du projet de loi sur les « préférences indues » peut « interdire les fonctionnalités qui élèvent l’information provenant de sources fiables (y compris l’information gouvernementale) ou réduisent l’information de mauvaise qualité (y compris celle des médias d’État étrangers admissibles) ».

« L’étendue de cette disposition menace la responsabilité potentielle de tout type de classement ou de modération du contenu des nouvelles ou de toute action qui pourrait avoir un impact négatif sur un média, même si ce média est connu pour produire de la propagande ou de la désinformation », ajoute la lettre.

Mais Laura Scaffidi, porte-parole du ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, a déclaré que la Loi sur les nouvelles en ligne « est une législation d’une importance cruciale pour s’assurer que les géants de la technologie paient équitablement les éditeurs et les journalistes canadiens pour leur travail ».

Le gouvernement a accéléré l’adoption du projet de loi à la Chambre des communes, ce qui a réduit le temps qu’il passe à la Chambre avant d’être examiné en comité.

Scaffidi a déclaré que le projet de loi « a été renvoyé au comité pour une étude et une discussion plus approfondies par des députés, des experts et d’autres témoins » et qu’il retournera à la Chambre des communes et au Sénat pour un débat plus approfondi.

Mais le leader conservateur à la Chambre, John Brassard, a accusé le gouvernement de « limiter et d’étouffer le débat » du projet de loi par les députés.

« Je suis profondément déçu qu’ils aient proposé une allocation de temps sur un projet de loi aussi controversé qui nécessite un travail important », a-t-il déclaré. « Ce qu’ils font, c’est simplement contourner la Chambre des communes. Nous n’avons eu que deux heures de débat sur le projet de loi C-18 et, en tant qu’opposition officielle, nous n’avons eu qu’un seul orateur.

La porte-parole de Google, Lauren Skelly, a déclaré: « Bien faire les choses est beaucoup plus important que de le faire rapidement. »

Elle a déclaré que Google avait écrit aux députés et aux sénateurs parce qu’il était important pour eux de « savoir où nous en sommes » et a déclaré que le projet de loi tel qu’il est actuellement rédigé était « profondément défectueux ».

Elle a ajouté, dans un communiqué, que Google était « fortement en faveur de contribuer financièrement à soutenir un avenir durable pour le journalisme et l’écosystème de l’information au Canada ».

Paul Deegan, de Médias Infos Canada, qui représente l’industrie des médias d’information du pays, a déclaré qu’« il s’agit d’un projet de loi important qui devrait être étudié sans délai par le comité du patrimoine ».

« Cela profitera aux éditeurs, grands et petits, comme l’a fait une législation similaire en Australie. »

Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 1er juin 2022.

Meta finance une bourse qui soutient des postes de journalisme à La Presse canadienne.

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Violette Laurent est une blogueuse tech nantaise diplômée en communication de masse et douée pour l'écriture. Elle est la rédactrice en chef de fr.techtribune.net. Les sujets de prédilection de Violette sont la technologie et la cryptographie. Elle est également une grande fan d'Anime et de Manga.

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