Paris: Google a déclaré jeudi avoir signé «  des accords individuels  » sur le paiement des droits d’auteur avec des journaux et magazines français après des mois de disputes sur le partage des revenus provenant de l’affichage des nouvelles dans les résultats de recherche. Les signataires de l’accord comprenaient les principaux quotidiens français Le Monde, Le Figaro et Libération, ainsi que des magazines comme L’Express, L’Obs et Courrier International.

Dans un communiqué, le directeur de Google France, Sébastien Missoffe, a déclaré que les discussions avec d’autres groupes de médias se poursuivaient, dans le but de parvenir à «un accord-cadre d’ici la fin de l’année». L’annonce est intervenue après qu’une cour d’appel de Paris a décidé le mois dernier que le géant américain devait continuer à négocier avec les éditeurs de presse français sur un nouvelle loi européenne sur les «droits voisins», qui exigent un paiement pour la diffusion de contenu d’actualité avec des recherches sur Internet.

Les organes de presse qui luttent contre la diminution des abonnements imprimés ont longtemps été en ébullition face à l’incapacité de Google à leur donner une part des millions qu’il gagne grâce aux annonces affichées à côté des résultats de recherche d’actualités. La crise du Covid-19 pesant encore plus sur les ventes, plusieurs grandes publications françaises devraient faire état de pertes énormes cette année. Mais Google avait refusé de se conformer à la loi sur le droit d’auteur numérique, que la France a été la première dans l’UE à adopter, affirmant que les groupes de médias profitaient déjà en recevant des millions de visites sur leurs sites Web.

Les détails financiers n’ont pas été divulgués, mais Missoffe a déclaré que les paiements seraient basés sur des critères tels que les volumes de publication quotidiens, le trafic Internet mensuel et «la contribution de l’éditeur à l’information politique et générale». L’Agence France-Presse, qui, avec d’autres groupes de médias, a déposé des plaintes contre Google auprès de la régulateur de la concurrence, n’a pas signé l’accord.

Mais le directeur général de l’AFP, Fabrice Fries, s’est dit «optimiste» quant à l’amélioration des relations avec Google et d’autres géants de l’Internet tels que Facebook et Apple. «Nous avons le sentiment que les attitudes ont changé au cours des derniers mois», a déclaré Fries lors d’une conférence de presse à Paris jeudi, affirmant qu’il visait à doubler les revenus de l’agence sur les plates-formes Internet, qui sont actuellement d’environ 10 millions d’euros par an.