Google se bat contre une ordonnance d’un tribunal brésilien de remettre des données sur tous les utilisateurs qui ont recherché des termes spécifiques, y compris le nom d’un élu bien connu et une artère animée du centre-ville. (Bref en Portugais / Anglais*) Bien que nous applaudissions Google pour avoir contesté cette recherche numérique au Brésil, il doit également défendre les droits de ses utilisateurs contre des recherches similaires aux États-Unis et ailleurs.

Contexte : Mandats de recherche par mot-clé

Les mandats de recherche par mot-clé comme celui du Brésil sont beaucoup plus larges que les mandats de perquisition traditionnels décrits dans le quatrième amendement de la Constitution des États-Unis. Le quatrième amendement exige que la police établisse un motif probable de perquisitionner un endroit particulier ou de saisir une personne ou une chose en particulier avant que le tribunal n’autorise le mandat. Mais les mandats de recherche par mot-clé ne commencent pas par une personne ou un appareil suspect. Au lieu de cela, ils exigent que Google passe au peigne fin les historiques de recherche de tout de ses utilisateurs, y compris les utilisateurs qui ne sont pas connectés à un compte Google lorsqu’ils effectuent une recherche.

Les mandats par mots-clés permettent à la police d’apprendre toute personne et tous ceux qui ont pu rechercher des termes particuliers au cas où l’une de ces personnes aurait pu être impliquée dans le crime. Comme les mandats de géorepérage plus connus, les mandats par mots-clés permettent à la police de mener une expédition de pêche et de balayer des données sur des personnes innocentes, les transformant en suspects criminels. La police utilise de plus en plus fréquemment les deux types de fouilles étendues et sans soupçon.

Google prend position contre les mandats de recherche par mot-clé au Brésil

Le cas brésilien découle de l’assassinat de la conseillère municipale de Rio de Janeiro, Marielle Franco. Franco a été assassinée, avec son chauffeur, Anderson Gomes, près de Rio de Janeiro en 2018. C’était un crime terrible qui a suscité un tollé général.

Dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, la police a ordonné à Google de parcourir les historiques de recherche de ses utilisateurs, en recherchant certains termes, notamment le nom d’une rue très fréquentée de Rio de Janeiro (« Rua dos Inválidos »), le nom de Franco et le nom d’un espace culturel à but non lucratif destiné à soutenir les femmes noires (Casa das Pretas), où Franco avait participé à un événement plus tôt le jour où elle a été tuée. L’ordonnance exigeait que Google transmette des données d’identification sur tous les utilisateurs qui ont recherché ces termes et d’autres termes connexes au cours de quatre jours.

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Google a contesté cette ordonnance, la faisant finalement appel jusqu’à la Cour suprême du Brésil, arguant que ce type de recherche aveugle viole la constitution brésilienne. (Le mémoire de Google dans Portugais / Anglais*) Comme Google l’explique à juste titre, le mandat est extrêmement large. Les termes de recherche auraient tous été des requêtes populaires et courantes, et de nombreuses personnes sont susceptibles de les avoir utilisés, y compris des citoyens et des journalistes intéressés par les activités d’un conseiller municipal, ou des personnes intéressées à collaborer ou à recevoir le soutien du centre culturel à but non lucratif Casa das Pretas.

Ce mandat de recherche par mot-clé particulier est particulièrement flagrant, compte tenu du nombre de personnes probablement prises dans son filet, mais même un mandat plus étroit devrait déclencher préoccupations en matière de droits de la personne. Ces types de mandats balayent inévitablement les utilisateurs que la police n’a aucune raison de croire qu’ils étaient impliqués dans le crime, et ils donnent à la police un pouvoir discrétionnaire débridé pour déterminer laquelle de ces personnes cibler pour une enquête plus approfondie. Dans le cadre du quatrième amendement, le pouvoir discrétionnaire débridé inhérent aux mandats de recherche par mot-clé, comme les mandats de clôture virtuelle, en fait un « mandat général » inconstitutionnel.

Comme Google l’a souligné dans son mémoire, cette affaire au Brésil a des implications de grande portée. Cette méthode d’enquête transforme une plate-forme destinée à fournir un accès à l’information en un outil permettant au gouvernement de collecter des données privées très révélatrices auprès de personnes innocentes. Et Google reçoit des milliers d’ordres d’application de la loi pour fournir des données d’utilisateurs au Brésil chaque année, affectant des dizaines de milliers d’utilisateurs. Si la Cour suprême du Brésil approuve les recherches par mot-clé dragnet, le nombre d’utilisateurs concernés pourrait monter en flèche.

Google ne conteste pas les mandats de recherche par mot-clé aux États-Unis

Les ordres de recherche par mot-clé deviennent de plus en plus commun aux États-Unis– mais Google ne semble pas s’être battu aussi dur pour protéger la vie privée de ses utilisateurs américains. Nous n’avons connaissance d’aucun cas dans lequel Google a repoussé les mandats de recherche par mot-clé aux États-Unis En fait, nous n’avons aucune idée du nombre de mots clés que Google reçoit ou de la façon dont il y répond, car Google a gardé ces informations entièrement secrètes. Ce secret entourant les mots clés contraste avec les récents rapports de Google sur les mandats de clôture virtuelle; Google a maintenant partagé le nombre de mandats de clôture virtuelle qu’il reçoit et l’ processus en trois étapes il utilise pour y répondre.

Il est remarquable que Google ait pris une position ferme en faveur de la vie privée des utilisateurs au Brésil. Mais ce problème ne se limite pas à un seul pays, et Google pourrait faire beaucoup plus pour protéger ses utilisateurs. Google peut et doit prendre des mesures proactives pour remédier à la capacité très révélatrice de ses bases de données et adopter des mesures de minimisation des données robustes sur la façon dont les données des utilisateurs sont traitées et stockées pendant longtemps. Et il devrait prendre position devant les tribunaux pour protéger les utilisateurs aux États-Unis et dans d’autres pays contre les recherches par mots-clés, tout comme il le fait au Brésil.

* La copie officielle du mémoire que Google a soumis au tribunal brésilien n’est disponible qu’en portugais. Nous avons utilisé un outil en ligne pour traduire le mémoire en anglais afin qu’il puisse y avoir des inexactitudes dans la traduction.

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Violette Laurent est une blogueuse tech nantaise diplômée en communication de masse et douée pour l'écriture. Elle est la rédactrice en chef de fr.techtribune.net. Les sujets de prédilection de Violette sont la technologie et la cryptographie. Elle est également une grande fan d'Anime et de Manga.

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