PARIS, 12 février (Reuters) – Google d’Alphabet Inc a accepté de payer 76 millions de dollars sur trois ans à un groupe d’éditeurs français pour mettre fin à une dispute de plus d’un an sur le droit d’auteur, selon des documents vus par Reuters, un accord entre les éditeurs de presse. lobby jugé injuste.
Les deux documents, vus par Reuters et divulgués publiquement pour la première fois, incluent un accord-cadre qui stipule que Google est prêt à payer 22 millions de dollars par an au total à un groupe de 121 publications nationales et locales de presse française après avoir signé des accords de licence individuels avec chacun des leur.
Le deuxième document est un accord de règlement en vertu duquel Google accepte de payer 10 millions de dollars au même groupe d’éditeurs en échange de leur engagement à mettre fin à tous les litiges potentiels actuels et futurs liés aux réclamations pour droits d’auteur pendant la durée de l’accord de trois ans.
Google a refusé de commenter. L’entreprise de technologie et les éditeurs ont annoncé qu’ils étaient parvenus à un accord le mois dernier, mais les conditions financières n’ont pas été divulguées.
« Ces accords opaques ne garantissent pas le traitement équitable de tous les éditeurs de nouvelles, puisque la formule de calcul n’est pas rendue publique », a déclaré le syndicat des éditeurs de nouvelles en ligne indépendants Spiil plus tôt cette semaine.
Il a regretté que la profession n’ait pas offert un front uni dans les pourparlers avec Google. «Google a profité de nos divisions pour faire avancer ses intérêts», a-t-il déclaré.
L’Alliance de la presse d’information générale (APIG), le groupe de pression qui a signé l’accord avec Google, n’était pas immédiatement disponible pour commenter.
Afin de recevoir une part des 22 millions de dollars qui seront répartis entre les éditeurs, chaque organisation sera obligée de signer un accord de licence individuel avec Google.
Les frais vont de 1,3 million de dollars pour le quotidien de référence français Le Monde en tête de liste à 13 741 dollars pour l’éditeur local La Voix de la Haute Marne, selon des documents. Le document ne précise pas comment ces montants sont calculés.
Les principaux quotidiens nationaux Le Monde, Le Figaro et Libération ainsi que leurs groupes respectifs ont négocié environ 3 millions d’euros (3,6 millions de dollars) chacun par an en plus de cela, notamment en acceptant en novembre de vendre des abonnements via Google, a déclaré une source proche du dossier.
Le responsable du groupe Le Monde, Louis Dreyfus, a refusé de commenter. Le patron de Libération, Denis Olivennes, et les représentants du Figaro n’étaient pas immédiatement disponibles pour commenter.
Selon les termes de l’accord-cadre, les membres de l’APIG s’engagent également à utiliser et à alimenter le prochain nouveau produit de Google, Google News Showcase.
Google News Showcase est à la fois un véhicule mondial pour payer les éditeurs d’actualités pour leur contenu en ligne et un nouveau service qui permettrait aux éditeurs partenaires de gérer le contenu et de fournir un accès limité aux articles soumis à un paywall pour les utilisateurs.
Reuters, une division du fournisseur de nouvelles et d’informations Thomson Reuters Corp, a conclu un accord avec Google en janvier pour devenir le premier fournisseur mondial de nouvelles de Google News Showcase.
L’accord fait suite à la mise en œuvre en France d’un nouveau type de règle du droit d’auteur dans le cadre d’une récente loi de l’Union européenne, baptisée «droits voisins». Celles-ci obligent Google et d’autres grandes plates-formes technologiques à ouvrir des discussions avec les éditeurs pour les rémunérer pour l’utilisation de leur contenu d’actualité en ligne.
D’autres éditeurs français qui ne font pas partie de cet accord, tels que des informations 100% en ligne et des éditeurs spécialisés, ont critiqué l’accord pour son opacité, son iniquité et son non-respect de la loi des «droits voisins». (1 $ = 0,8247 euros) (Reportage de Mathieu Rosemain; Montage par Kenneth Li et Jonathan Weber)
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