PARIS — Le différend sur le droit d’auteur qui dure depuis des années en France se réchauffe à nouveau.
Après un détente En quelque sorte avant les vacances, les tensions ont de nouveau augmenté entre les géants américains de la technologie et l’industrie de la presse au sujet du paiement des informations. Et après des mois de discussions techniques dans les couloirs de l’autorité de la concurrence du pays, la prise de bec a pris une tournure politique.
Les magazines français ont lancé une nouvelle offensive contre Google pour les amener à signer des accords de licence – et le président français les soutient.
Un jour après ils logeaient une nouvelle plainte devant l’autorité de surveillance de la concurrence, Macron promis à s’attaquer à nouveau aux plateformes en ligne si elles refusent de payer pour les informations. Moins de 24 heures plus tard, les législateurs ont également a publié un rapport accusant les entreprises technologiques de ne pas respecter les règles.
Cette tendance pourrait remettre en cause la volonté de Google d’« ouvrir un nouveau chapitre dans le domaine des droits voisins », car le géant américain de la technologie lui-même l’a dit avant les vacances, et pourrait également être synonyme de problèmes pour Facebook, Twitter et LinkedIn de Microsoft – les autres plates-formes sur le radar des éditeurs de presse et des politiciens. (Axel Springer, propriétaire de POLITICO Europe, participe activement au débat.)
La France est le premier pays à avoir mis en place la réforme du droit d’auteur de l’UE, qui accorde aux éditeurs de presse le droit de demander un paiement lorsque leur contenu est affiché sur des plateformes en ligne, ce qui en fait à la fois un laboratoire et un précurseur pour le reste du bloc.
L’autorité de la concurrence s’en est mêlée après des plaintes d’éditeurs de presse selon lesquelles Google n’aurait pas négocié de « bonne foi », ce qui a conduit cet été à une 500 millions d’euros d’amende. Le chien de garde décidera dans les mois à venir s’il convient de poursuivre l’affaire en raison d’un abus présumé de la position dominante de Google.
Le directeur général de Google France, Sébastien Missoffe, a déclaré dans un communiqué que « l’objectif de la société reste le même : couvrir les agences de presse et les droits voisins des éditeurs dans le cadre de la loi française. Les négociations sont en cours et la plupart d’entre elles avancent positivement ».
Pression politique
Avant son discours annuel devant la presse mardi, Macron a rencontré Jean-Marie Cavada, ancien député européen et fervent opposant à la Big Tech qui a co-rédigé la réforme du droit d’auteur de l’UE et est maintenant président d’une société de gestion collective pour les éditeurs de presse.
« L’autorité de la concurrence a giflé [Google] d’une amende de 500 millions d’euros. C’est une grande victoire mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir… Nous compléterons, si nécessaire, nos textes français et européens », a déclaré Macron dans son discours, ouvrant pour la première fois la porte à de nouvelles règles après son gouvernement. opposé l’année dernière Tentatives des sénateurs français de renforcer les droits voisins.
Le soutien du président n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Trois représentants d’éditeurs de presse qui se sont exprimés sous couvert d’anonymat ont déclaré que la « pression politique » sur les entreprises technologiques était « positive » et que le discours de Macron était le signe le plus fort du soutien du pouvoir exécutif depuis longtemps.
« Ce que nous avons trouvé intéressant, c’est que Macron était assez agressif à l’idée de renforcer la loi », a déclaré l’un d’eux.
Plus de deux ans après les droits voisins pour les éditeurs de presse est devenu loi en France – et malgré les accords de licence signés entre-temps avec les principaux médias – une mission d’enquête de l’Assemblée nationale a également conclu cette semaine que les règles du droit d’auteur ne sont toujours pas correctement appliquées par les géants de la technologie.
Alors que l’impact législatif du rapport est limité – il y a peu de chances que les recommandations soient inscrites dans la législation avant l’élection présidentielle d’avril – les députés ont clairement fait passer leur message politique : nous soutenons la presse contre la technologie.
Réclamations et engagements
L’année s’était terminée sur une note plus positive entre les plateformes en ligne et l’industrie de la presse, après des mois de batailles juridiques et de négociations tendues.
En octobre, Facebook négocié un accord de licence avec l’association professionnelle qui représente les grands journaux comme Le Monde ; ce même corps est renégociation en cours son contrat avec Google. Le géant de la recherche aussi annoncé en novembre un accord de licence de cinq ans avec l’Agence France-Presse. Google et Facebook ont signé des accords individuels avec des médias tels que Le Monde et Le Figaro.
Avant les vacances, Google a également engagements présentés à l’autorité française de la concurrence — dans le but d’apaiser les relations avec l’industrie de la presse, mais aussi d’éviter une enquête plus approfondie sur des allégations d’abus de position dominante. L’entreprise technologique américaine s’est engagée à négocier de bonne foi et à communiquer des informations aux éditeurs de presse pour évaluer, entre autres, la rémunération proposée.
Sébastien Missoffe de Google a déclaré que les engagements de son entreprise « reflètent la décision de l’autorité et sont conformes à certaines propositions incluses dans le rapport parlementaire ».
L’industrie de la presse a jusqu’au 31 janvier pour donner son avis, l’autorité de la concurrence décidera alors de classer ou non l’affaire.
La société de gestion collective des éditeurs de presse, qui représente les magazines mais pas les quotidiens, a déjà averti qu’elle n’était pas impressionnée par les promesses de Google.
« Le premier engagement devrait être de respecter la loi », a déclaré le président de la société de gestion collective, Jean-Marie Cavada, « ce n’est pas grave ».
Pauline de Saint Remy a contribué au reportage.