Un média local a déposé une action en « amparo » contre Google en Uruguay, alléguant la censure de la presse par Google pour la désindexation dans la juridiction européenne des informations que les résidents de ce territoire avaient signalées comme violant les règles de protection des données actuellement en vigueur en Europe . Il est à noter que Google a procédé à la restriction de l’accès à ces notes de presse, en suivant la procédure de traitement des réclamations, comme l’exige le Règlement européen pour la protection des données personnelles (dit RGPD) ; c’est-à-dire en informant immédiatement le demandeur (c.-à-d. un média) qu’il pourrait déposer une décharge. Cependant, le demandeur a préféré ne pas utiliser une telle procédure et a plutôt promu une procédure d’amparo en Uruguay (c’est-à-dire une procédure sommaire pour la protection des droits fondamentaux qui ne peut être poursuivie dans le cadre d’autres actions), pour la réindexation des informations.

Nos tribunaux ont abrogé l’action en amparo dans les deux cas.

La décision finale de la Cour d’appel du 7e tour, qui a confirmé le rejet initial de l’amparo promu par le magasin local, était fondée sur les mérites suivants : (1) l’Uruguay n’a aucune compétence pour être « police » de la législation étrangère ; (2) La procédure de Google d’accorder un préavis au rédacteur en chef des nouvelles après la désindexation était « correcte », car elle n’impliquait pas d’abus envers une liberté qui n’est pas illimitée ; (3) la Cour a jugé « discutable » que le « droit à l’oubli » existe même et a une base légale en Uruguay, puisqu’il a été explicitement exclu du projet de loi d’urgence récemment promulguée ; (4) la Cour a reconnu le fonctionnement de la recherche Google, déclarant qu’elle « se limite à collecter des informations à partir d’adresses ou de sites existants sur le Web et les commande par le biais d’index (…) Google ne fournit pas directement les informations de contenu, mais plutôt fournit des guides ou des références d’adresses contenant des liens pour accéder à l’endroit où se trouvent ces informations » ; et (5) la décision précise que la seule personne à convoquer en cas de réclamation est Google LLC en tant que propriétaire du moteur de recherche, qui n’a pas son domicile en Uruguay.

Ce précédent est très pertinent car il s’agit d’un sujet actuellement en vogue dans la région et dans le monde entier, dans lequel nos tribunaux ont fait preuve d’une connaissance approfondie des affaires internationales en la matière, étant la première condamnation définitive et exécutoire impliquant Google en Uruguay.

Pour accéder à la décision complète Cliquez ici.

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Violette Laurent est une blogueuse tech nantaise diplômée en communication de masse et douée pour l'écriture. Elle est la rédactrice en chef de fr.techtribune.net. Les sujets de prédilection de Violette sont la technologie et la cryptographie. Elle est également une grande fan d'Anime et de Manga.

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