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Harun (Ken Watanabe) dans le film « The Creator », de Gareth Edwards.
Harun (Ken Watanabe) dans le film « The Creator », de Gareth Edwards.

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Petit génie des effets visuels, Gareth Edwards s’était fait connaître, en 2010, en signant la réalisation d’un film de science-fiction à petit budget, Monstres, qui se caractérisait par une inventivité subtile, en dépit – ou plutôt en raison – de contraintes budgétaires extrêmes, avec laquelle avait été conçu un récit à base d’invasion extraterrestre et de monstres géants. Edwards avait su injecter dans son film une dimension politique inattendue. Le succès de ce premier long-métrage lui a ensuite permis d’accéder à des productions plus massives tels un remake de Godzilla (2014)et un épisode de la franchise Guerres des étoiles. Sa nouvelle réalisation conjugue avec bonheur les prescriptions d’une lourde fabrication industrielle, mais aussi les exigences d’un budget malgré tout contenu (le film n’aurait coûté « que » 80 millions de dollars) avec un regard très personnel.

Certes, l’intrigue de Le créateur semble emprunter des chemins déjà bien arpentés et puise à des sources diverses, numéros de la science-fiction littéraire du XXe siècle. Dans un futur plus ou moins lointain, la Terre est le théâtre d’un conflit qui oppose l’Occident et l’Asie, et plus exactement les humains à une civilisation de robots, à l’origine créée par les hommes mais devenus autonomes et accusés d’avoir déclenché une frappe nucléaire sur Los Angeles. Au motif de la révolte des machines, le scénario ajoute ainsi l’inévitable question de l’humanité, présumée ou possible, des androïdes, et les mânes d’Isaac Asimov et de Philip K. Dick d’être convoqués subliminalement.

Une enfant androïde

L’armée envoie un soldat d’élite pour détruire ce qui serait une arme redoutable détenue par les créatures artificielles. Celui-ci découvre qu’il s’agit d’une enfant androïde, une gamine de 6 ans. Il refuse de la détruire et l’emmène à la recherche d’une épouse qu’il avait crue morte. Frappé soudain par le doute quant à la légitimité de sa mission, traqué par l’armée, l’homme, flanqué de l’enfant robot, s’engage dans une odyssée au cours de laquelle toutes ses certitudes seront bouleversées.

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Avec sa mythologie portative et tout-terrain, son itinéraire messianique et sacrificiel, la quête psychologique et sentimentale qu’il décrit, ses péripéties parfois téléphonées, le scénario de Le créateur donne parfois le sentiment de reproduire diverses conventions et situations déjà beaucoup vues. L’intérêt du film ne réside sans doute pas dans ce travail, certes habile, de reprise et de synthétisation. Ce mélange de road-movie guerrier et de voyage initiatique convoque, en effet, une imagerie très familière en renvoyant le spectateur à une mémoire historique particulière, celle des conflits contemporains.

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