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Europol propose des solutions pour éviter les problèmes posés par les technologies de renforcement de la confidentialité dans le routage domestique qui entravent la capacité des forces de l'ordre à intercepter les communications lors d'enquêtes criminelles.

L'agence a précédemment mis en évidence dans sa série Digital Challenges, le problème du cryptage de bout en bout sur les plateformes de communication constitue un obstacle à la collecte de preuves admissibles.

Le cas du routage à domicile

Le routage domestique est un système de services de télécommunication qui permet aux clients d'acheminer le trafic (appels, messages, données Internet) via leur réseau domestique même lorsqu'ils voyagent à l'étranger.

Lorsque les technologies d'amélioration de la confidentialité (PET) sont activées dans le routage domestique, les données sont cryptées au niveau du service et les appareils des abonnés échangent des clés basées sur la session avec le fournisseur du réseau domestique.

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Lorsque le fournisseur de réseau domestique utilise PET, les clés restent inaccessibles au réseau visiteur, qui agit comme un transitaire, et tout le trafic reste crypté.

Cette configuration empêche les autorités de recueillir des preuves avec l’aide des FAI locaux par le biais d’activités d’interception légales.

« Une fois le Home Routing déployé, tout suspect utilisant une carte SIM étrangère ne pourra plus être intercepté », explique l'agence européenne.

« Ce problème se produit à la fois lorsqu'un ressortissant étranger utilise sa propre carte SIM (étrangère) dans un autre pays, et lorsque des citoyens ou des résidents utilisent une carte SIM étrangère dans leur propre pays » – Europol

Dans de tels cas, les forces de police doivent compter sur la coopération volontaire de prestataires de services étrangers ou émettre une décision d'enquête européenne (EIO), ce qui peut prendre plus de temps que nécessaire pour une enquête, en particulier lorsque des interceptions d'urgence sont nécessaires ; par exemple, une réponse à une EIO peut prendre jusqu'à quatre mois.

L'agence européenne note que les criminels connaissent cette faille et en profitent pour échapper aux forces de l'ordre dans les pays où ils résident.

Solutions proposées

Europol appelle les parties prenantes à réfléchir deux solutions potentielles Cela éliminerait les retards et les frictions procédurales liés aux demandes d’interception de communications légales.

La première variante proposée consiste à mettre en place une réglementation européenne visant à désactiver le PET dans le routage domestique. Cela permettrait aux fournisseurs de services nationaux d'intercepter les communications de personnes utilisant des cartes SIM étrangères sans divulguer d'informations sur la personne concernée à des parties d'autres pays.

L'agence précise que « cette solution est techniquement réalisable et facile à mettre en œuvre » car les abonnés en itinérance et les abonnés locaux bénéficient d'un cryptage de même niveau que les communications via des cartes SIM nationales. Les abonnés à l'étranger, en revanche, ne bénéficient pas du cryptage supplémentaire du pays d'origine.

Une deuxième proposition consiste à mettre en œuvre un mécanisme transfrontalier qui permette aux forces de l’ordre d’émettre au sein de l’Union européenne des demandes d’interception qui sont rapidement traitées par les prestataires de services.

Bien que cela signifie que le PET peut être activé pour tous les utilisateurs, un prestataire de services dans un autre État membre pourrait en apprendre davantage sur la ou les personnes concernées par une enquête, ce qui peut ne pas être souhaitable.

La deuxième solution consiste à mettre en place un mécanisme permettant de traiter rapidement les demandes d’interception émanant de fournisseurs de services d’autres États membres de l’UE.

Les deux solutions d'Europol ne sont que des « pistes possibles pour préserver et maintenir les pouvoirs d'enquête actuels » et l'agence vise à attirer l'attention sur l'impact du Home Routing sur les enquêtes afin que les autorités nationales, les législateurs et les fournisseurs de services de télécommunications puissent travailler ensemble pour trouver une réponse au problème.

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Violette Laurent est une blogueuse tech nantaise diplômée en communication de masse et douée pour l'écriture. Elle est la rédactrice en chef de fr.techtribune.net. Les sujets de prédilection de Violette sont la technologie et la cryptographie. Elle est également une grande fan d'Anime et de Manga.

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