Rien ne suscite des émotions meurtrières et insensées que le football dans ces cabanes abandonnées par Dieu que nous appelons Uswaz.
C’est encore pire lorsque les équipes sont Simba SC contre Young Africans (Yanga).
Les discussions sur ces deux équipes sont toujours intenses, les fans se parlant jusqu’à la mort et crachant (vous avez besoin d’un parapluie pour vous asseoir près d’eux de peur qu’ils ne vous aspergent de crachats).
Des combats à coups de poing éclatent occasionnellement, laissant certains fans édentés et avec une chaîne de cas d’agression au « Uswaz Cop Shop » (je veux dire le poste de police d’Uswaz). Pire encore, à huis clos, si un homme et sa femme soutiennent les équipes adverses.
Ici, on me fait comprendre, le conjoint fait le mzungu wa nne (si la femme dort face à l’est, l’homme dort face à l’ouest).
Les choses peuvent devenir encore plus désagréables s’il arrive qu’une équipe en batte une autre comme Yanga l’a fait avec Simba.
Dimanche dernier, il est arrivé que Simba SC ait subi une raclée de sa vie. Ils ont obtenu ce que le jargon Uswaz appelle 5G, ce qui signifie qu’au bout de 90 minutes, Yanga a battu Simba 5-1, quelque chose que personne n’avait prévu.
Selon les fans de Yanga, selon leurs propres mots, Simba ne savait pas ce qui les avait frappés.
Comme je vous l’ai toujours dit, je suis l’heureux propriétaire d’un téléviseur d’occasion aux fesses allongées, que j’ai acheté à Kariakoo dans une brocante.
Je dois avouer que même si je le possède, je préfère regarder le football au bar et à la maison d’hôtes de Mzee Shirima avec des copains au milieu des bruits de vuvuzela.
C’est un endroit prometteur car les gars achèteront une ou deux bières si leur équipe gagne (je ne suis pas fan de football donc je ne perds pas mon souffle en criant d’une voix rauque). Dimanche est arrivé et comme je l’ai dit, Simba SC a été balayé par l’ouragan de Yanga.
Mon savant ami, le Dr Winchinslauss Rwegoshora, l’homme de livres qui se trouve être un fan de Simba, a consommé deux bouteilles de Jack Daniels en signe de protestation.
Au moment où le dernier coup de sifflet a été donné, il était incohérent à force d’avoir avalé ce truc brûlant. Hussein le farceur était devenu complètement fou.
On me dit qu’il avait parié celui de Simba perdu face à Yanga, qu’il était prêt à renoncer à sa plus jeune épouse Maimuna, mais qui sait s’il ne reviendra pas sur le pari qu’il avait si chaleureusement fait avec un compatriote uswahinite ? Cela reste à voir.
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