« Greenwashing » : souvenez-vous, l’expression est entrée dans le langage commun au début de notre 21ème siècle, mais je précise quand même, le greenwashing est une stratégie marketing qui permet à une entreprise polluante de « verdir » son image, et de se donner une prudence écologique trompeuse…
Il n’y a pas si longtemps, en 2020, pour se mettre dans l’ambiance « transition énergétique », la compagnie pétrolière Shell, dans le top 10 des entreprises les plus polluantes de la planète, accusée d’avoir mentionné au sujet du changement climatique pendant 30 ans et d’avoir relâché plus de 30 milliards de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère depuis 1965, s’était fendu d’un petit quizz : « qu’êtes-vous prêts à changer pour contribuer à réduire les émissions de CO2 » ? Tollé sur les réseaux sociaux, d’un coup c’était comme si Freddy les griffes de la nuit exigeaient à ses victimes ce qu’elles voudraient changer pour avoir un meilleur sommeil…
Mais si c’est pour se faire engueuler, autant assumer de polluer non ? C’est à peu près la stratégie de la compagnie Shell désormais, et de son nouveau PDG (Wael Sawan). Son préalable voulait s’engager dans des énergies plus propres en particulier la production de pétrole, le nouveau a décidé de revenir en arrière, parce que c’est ce qu’il ya de mieux pour augmenter la rémunération des actionnaires !
Alors on se cache plus et on investit dans des campagnes pro énergie fossiles auprès des jeunes ! Notamment à travers le jeu vidéo et l’e-sport. Il y a quelques jours c’était au tour du jeu « Fortnite » qui fait un carton absolu chez les ados.
Des créateurs de contenus streamers et youtubeurs spécialistes du jeu, suivis par des millions de personnes, ont ainsi été engagés pour faire la promo de l’île « Shell » sur Fortnite, avec sa station-service, et sa série d’épreuves à réaliser , tout ça dans le mais de vanter les bienfaits d’un nouveau carburant.
Là encore, cela a provoqué un tollé, dans les commentaires, dans les réactions des ONG, ou d’autres créateurs de contenus spécialistes du jeu vidéo comme « Driftor » qui souligne ce paradoxe : convaincre la Gen Z que ces énergies fossiles sont « cool » » alors qu’elle sera précisément exposer aux conséquences de ces énergies sur le climat… c’est carrément dystopique ! Et ça montre que la législation en matière de types de contenu sponsorisés dans le jeu devrait être affinée…
En attendant l’action Shell a fait un lien historique hier en bourse… Ce n’est pas exactement le genre de bonnes nouvelles qu’on attendait.