L’Estonie se prépare à appliquer un ensemble de nouvelles règles anti-blanchiment qui renforceront les exigences pour les sociétés de cryptographie opérant sous licence estonienne. Les changements interviennent alors que la Russie pourrait utiliser la cryptographie pour échapper aux sanctions occidentales et un audit en cours des politiques AML de la nation balte.
Le gouvernement estonien crée un environnement réglementaire plus strict pour les entreprises de cryptographie
L’Estonie, dont le secteur bancaire a été impliqué dans le passé dans le traitement de milliards pour des clients russes suspects, prend maintenant des mesures pour combler les lacunes qui pourraient permettre à la Russie, à ses élites et à la Biélorussie alliée d’échapper aux sanctions imposées suite à l’invasion de l’Ukraine.
Mardi prochain, la loi modifiée du pays sur la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme entrera en vigueur, introduisant des normes strictes. Les sociétés de cryptographie vont porter le poids de la guerre de l’Estonie contre l’argent sale, note Politico dans un rapport.
La mise à jour rendra le régime réglementaire estonien pour les plates-formes opérant avec des actifs numériques encore plus strict que les prochaines règles de l’UE. Le cadre adopté en 2017 était considéré comme trop souple car il permettait à des centaines d’entreprises, dont beaucoup étaient basées ailleurs, d’obtenir une licence de l’Estonie.
S’adressant à la publication, le ministre des Finances Keit Pentus-Rosimannus a insisté sur le fait que l’Estonie se félicitait de l’innovation, mais a souligné qu’elle ne tolérerait pas la criminalité financière et maintiendrait la prévention du blanchiment d’argent comme une priorité. Il a en outre commenté :
La supervision n’était tout simplement pas possible. Mais le risque était le nôtre car ils opéraient avec une licence estonienne. C’est une chose qui a changé avec la loi.
Les autorités estoniennes ont l’intention de rendre plus difficile pour les entreprises de rejoindre son espace crypto. Les entités offrant des services de portefeuille numérique et d’échange en ligne devront satisfaire à une exigence de capital minimum d’un montant de 100 000 € (109 000 $) et celles fournissant des services de garde devront montrer au moins 250 000 €.
La nouvelle législation introduira également des frais d’enregistrement plus élevés, des obligations de diligence raisonnable plus strictes et un contrôle réglementaire plus strict. De plus, les sociétés de cryptographie seront tenues de maintenir une présence dans le pays, contrairement à avant.
Tallinn renforce la surveillance de la cryptographie dans le cadre d’un audit en cours des garanties du pays contre les flux financiers illicites mené par le Comité d’experts du Conseil de l’Europe sur l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (Moneyval).
Les auditeurs, qui achèveront leur tâche en décembre, examinent, entre autres politiques, la réglementation des actifs numériques. Les enjeux sont élevés pour l’Estonie, car la nation balte pourrait se retrouver sur une «liste grise», aux côtés de Malte, un autre petit État membre de l’UE qui a tenté de devenir une destination compatible avec les crypto-monnaies.
Le gouvernement estonien durcit son approche malgré le fait que les décideurs politiques à Bruxelles envisagent toujours la proposition de l’UE sur les marchés des actifs cryptographiques (MiCA). De plus, les normes européennes devraient être moins strictes que la nouvelle réglementation estonienne. Les exigences en capital pour les fournisseurs de services de cryptographie, telles que proposées par la Commission européenne, varient entre 50 000 € et 150 000 €.
Vous attendez-vous à ce que de nombreuses entreprises de cryptographie quittent l’Estonie après que le pays aura mis en œuvre ses réglementations plus strictes ? Dites-nous dans la section commentaires ci-dessous.
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