Le ministère italien de l’économie et des finances (« MEF ») a publié un nouveau décret (« décret ») exigeant que les fournisseurs de services d’actifs virtuels/de monnaie s’inscrivent rapidement dans une section spéciale du registre qui sera bientôt créée et tenue par Organismo Agenti e Mediatori (« OAM »), dans le but de surveiller les échanges de crypto-monnaie et de mettre en œuvre des contrôles anti-blanchiment.
Depuis un certain temps, les autorités nationales et internationales surveillent de plus en plus les marchés des crypto-monnaies, bien qu’avec des pouvoirs d’intervention limités. Le 28 avril 2021, la Banque d’Italie et la Commission italienne des valeurs mobilières et des échanges (« Consob ») ont publié une déclaration conjointe appelant le public et les petits épargnants à se méfier des risques inhérents aux « crypto-activités ». La Consob a également prononcé des sanctions sur mesure lorsqu’elle a constaté que certains services qualifiés de services de la directive sur les marchés d’instruments financiers (« MiFID ») étaient fournis sans les autorisations et licences requises en utilisant ses pouvoirs de surveillance générale.
Le décret établit des exigences (plus) claires pour la fourniture de tout service de monnaie virtuelle/d’actifs numériques en Italie en introduisant des sanctions administratives en cas de violation de la réglementation applicable.
Conformément au décret, la section spéciale deviendra opérationnelle d’ici le 18 mai 2022 avec une période de droits acquis de 60 jours pour les opérateurs déjà actifs en Italie. À partir de cette date, tout fournisseur d’échange de crypto-monnaie, de trading de crypto, de portefeuille numérique et, plus largement, de tout service lié à la monnaie virtuelle (« Fournisseurs ») doit s’inscrire dans la section spéciale pour mener des activités en Italie et, par conséquent, mettre en œuvre des annonces politiques et procédures ad hoc pour assurer la conformité avec le nouveau cadre juridique italien. Tout défaut d’inscription entraînera des sanctions administratives et l’exercice de ces services sera illégal.
Le Décret établit également : (i) des obligations de divulgation périodique pour (a) les Prestataires envers l’OAM (en ce qui concerne les clients et les transactions effectuées en Italie) et (b) l’OAM envers le MEF ; et (ii) des engagements de coopération entre l’OAM et les autres autorités, par exemple,AML, Banque d’Italie et Consob.
Un certain nombre de juridictions ont mis en œuvre les recommandations du Groupe d’action financière (« GAFI ») sur les fournisseurs de services d’actifs virtuels, notamment le Royaume-Uni, l’Espagne, la France, l’Irlande et les Pays-Bas, pour n’en nommer que quelques-uns. Il est probable que l’impact de ces nouvelles propositions en Italie suivra le modèle observé ailleurs, avec un certain nombre de fournisseurs actuels quittant le marché mais d’autres profitant des opportunités créées par ce nouveau régime.